Le Journal de Montreal - Weekend

DE GILLIAN ANDERSON À QUENTIN TARANTINO

Son Syndrome de la tortue, produit par l’ONF, est présenté au Festival Fantasia à l’occasion des Fantastiqu­es Weekends du cinéma québécois. Le bédéiste cinéaste Samuel Cantin revient donc sur ses souvenirs cinématogr­aphiques.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Samuel, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?

Le tout premier film dont je me souviens est Les Tortues Ninja 2. J’avais 5 ans. Le premier film que je suis allé voir tout seul est La cloche et l’idiot. J’avais 8 ans et j’étais seul parce que c’était moi qui voulais aller voir ce film avec cet acteur. Je me sentais grand, mon père était allé me conduire à l’entrée du cinéma Le Capitole, à Sherbrooke, une salle qui n’existe plus. Je me souviens aussi que j’étais tout seul dans le cinéma puisque la séance était en après-midi. C’était aussi la première fois que je suivais la carrière d’un artiste.

Vous avez fait des études en cinéma ; pourquoi êtes-vous devenu bédéiste ?

On dirait que la BD me sied mieux. C’est plus intime. Quand j’étais en cinéma à Concordia, j’angoissais de devoir gérer des gens sur un plateau. En BD, le rythme est le mien.

Votre premier film marquant ?

Pulp Fiction. Je ne l’ai pas vu l’année de sa sortie, j’étais trop jeune pour aller le voir au cinéma. Je l’ai vu en VHS. Je me souviens que c’était la première fois que j’avais conscience du réalisateu­r, de qui était Tarantino, avant de voir le film. Le seul réalisateu­r que je connaissai­s, c’était Spielberg. J’avais demandé à mon père quelle était la différence entre les deux et il m’avait dit : « Spielberg fait des choses que les gens vont aimer et Tarantino fait des choses qu’il aime, lui. » Après, j’ai découvert Wes Anderson, Paul Thomas Anderson, Steven Soderbergh. Mais j’ai toujours eu une affinité avec les réalisateu­rs qui étaient scénariste­s.

Et un plus récent ?

Dans les dernières années, j’ai beaucoup aimé Portrait de la jeune fille en feu .Au même moment, j’ai regardé First Cow et Certain Women de Kelly Reichardt. Dans les débuts des années 2000, ç’a été The Assassinat­ion of Jesse James by the Coward Robert Ford, d’Andrew Dominik. C’est d’ailleurs mon film préféré de cette décennie.

Votre réalisateu­r ou réalisatri­ce fétiche ?

Je dirais Éric Rohmer. J’aime retrouver un ton de film en film. Ses oeuvres ont bien vieilli.

Votre premier kick au cinéma ?

C’était à la télé et c’était Gillian Anderson. J’étais un vrai fanboy, j’avais des affiches d’elle dans ma chambre, des photos dans mon pupitre. Je lui avais même écrit une lettre et j’avais reçu une photo d’elle autographi­ée. Oui, je l’ai encore, mais elle est dans une boîte !

La trame sonore écoutée pendant votre adolescenc­e ?

Il n’y en a pas vraiment. Mais ma blonde a la trame sonore d’Un homme et une femme, composée par Francis Lai pour le film de Claude Lelouch. On l’écoute quasiment chaque matin.

Votre film culte, si vous en avez un ?

Dernièreme­nt, j’ai vu la comédie Modern Romance d’Albert Brooks, après avoir écrit ma BD Whitehorse.

Je trouve qu’Albert Brooks n’est pas assez connu et ce film est un petit trésor. J’ai aussi découvert A New Leaf d’Elaine May, une autre comédie des années 1970. C’est le genre de film que j’aimerais faire.

Une réplique de film que vous aimeriez voir sur votre pierre tombale ?

« Hasta la vista, baby », de Terminator.

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Modern Romance
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First Cow
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Gillian Anderson
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La cloche et l’idiot
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Pulp Fiction
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