Le Journal de Montreal - Weekend

BORÉAL SUR L’ÎLE D’ANTICOSTI

- – Ce voyage a été rendu possible grâce à la Sépaq. SARAH BERGERON-OUELLET

Synonyme de chasse et pêche pour plusieurs, l’île d’Anticosti fait aussi fantasmer de nombreux voyageurs. Depuis la fin juin, de nouveaux forfaits tout inclus sont offerts aux amateurs d’aventure douce qui rêvent de découvrir ses couchers de soleil, ses fantômes et ses paysages sauvages.

Située au large de la Côte-Nord, à l’entrée du golfe du Saint-Laurent, Anticosti n’est pas une destinatio­n comme les autres.

Plus grande île du Québec, elle fait 16 fois la taille de celle de Montréal, mais ne compte qu’un seul village d’environ 180 habitants appelé Port-Menier. On n’y capte (encore) aucun réseau cellulaire, à part peutêtre sur quelques falaises isolées, et son unique route principale est en terre. L’île abrite des dizaines de milliers de chevreuils (jusqu’à 166 000 en 2006), on y croise à tout moment des renards roux aux reflets argentés et les pygargues à tête blanche en ont fait un de leurs territoire­s québécois préférés.

De 1895 à 1926, Anticosti a été la propriété du riche chocolatie­r français Henri Menier et de ses successeur­s. Il y a développé diverses industries et introduit les tout premiers cerfs de Virginie pour en faire – avec succès, doit-on admettre aujourd’hui – un paradis de chasse. Il s’y est aussi fait construire un château de bois, dont il ne reste malheureus­ement qu’une tourelle reconstitu­ée à Port-Menier et quelques objets à l’économusée d’Anticosti.

Peut-être plus fascinant – et méconnu ? – encore, Anticosti cache des fossiles extrêmemen­t précieux, qui pourraient bien lui valoir de se retrouver bientôt sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (voir encadré).

Tout cela, sans compter ses épaves de navire (on la surnomme « le Cimetière du Golfe »), ses légendes étonnantes (posez des questions sur le « massacre de l’île d’Anticosti », pour voir !), ses rivières à saumon presque trop translucid­es pour être vraies et ses rivages à la beauté sauvage où l’on a l’impression d’être seul au monde.

Bref, Anticosti a de quoi dépayser. D’autant plus qu’elle n’est pas facilement accessible, puisqu’on ne peut la rejoindre qu’à gros prix en avion ou à bord du Bella-Desgagnés, le navire qui ravitaille la Basse-Côte-Nord chaque semaine.

AVENTURE DOUCE

Si on exclut les chasseurs, nombreux à l’automne, on peut dire qu’Anticosti n’accueille pas beaucoup plus d’un millier de vacanciers dans une année. Le nouveau forfait tout inclus offert par la Sépaq, qui occupe plus de 50 % de l’île, devrait faire augmenter le nombre de villégiate­urs à l’avenir.

Conçu pour les amateurs d’aventure douce, et non pour les grands assoiffés d’expédition ou de randonnée, ce forfait comprend cinq nuits à la nouvelle Auberge Port-Menier. Récemment reconstrui­te après un incendie survenu en 2011, elle compte 16 chambres douillette­s avec vue sur la baie Gamache et les « chevreuils de village » qui s’y promènent.

Selon Robin Plante, directeur général de Sépaq Anticosti, rencontré au restaurant de l’auberge juste avant le début de la saison touristiqu­e, le nouveau forfait est surtout conçu pour les couples. Il s’adresse, croit-il, à ceux « qui veulent “voir” la fameuse île, qui veulent voir les chevreuils, nourrir les chevreuils dans leurs mains [au village seulement, NDLR], qui veulent voir la mer ».

En plus du transport aérien, des nuitées et des (délicieux) repas, le voyage comprend une journée guidée en navette dans le parc national d’Anticosti, situé à plus de 100 kilomètres de Port-Menier. Une halte au-dessus de la grande chute Vauréal (76 m), un arrêt à l’épave du Wilcox et un pique-nique devant l’eau turquoise de Baie-de-laTour font partie du programme.

AUTRES ACTIVITÉS

Le reste du temps, des vélos électrique­s sont offerts pour explorer le village ou le phare de la Pointe-Ouest. Des embarcatio­ns le sont aussi au lac du Ruisseau, et il est possible de louer un pick-up pour explorer un peu le territoire par soi-même.

Parmi les autres activités, un pique-nique au coucher du soleil à l’ancien village de Baie-Sainte-Claire est fortement suggéré à tous les romantique­s. Une balade de l’Anse-auxFraises jusqu’au cap de la Vache-quiPisse pour observer les fossiles fait aussi partie de nos recommanda­tions ; il vous suffira de baisser la tête pour en voir des centaines au pied de la falaise.

Et le soir venu, il ne vous restera plus qu’à bien profiter des étoiles et du silence particulie­r qui règne sur la mythique Anticosti.

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Les visiteurs sont assurés de voir plusieurs cerfs de Virginie dans le village de Port-Menier.
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Baie-Sainte-Claire, sur l’île d’Anticosti.
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PHOTOS AGENCE QMI, SARAH BERGERON-OUELLET ET COURTOISIE SÉPAQ La nouvelle Auberge Port-Menier de la Sépaq. Des forfaits de villégiatu­re d’été tout inclus y sont offerts depuis la fin juin 2021.
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L’épave du Wilcox.
 ??  ?? Les renards roux aux reflets argentés sont nombreux sur l’île d’Anticosti.
Les renards roux aux reflets argentés sont nombreux sur l’île d’Anticosti.
 ??  ?? L’une des 16 chambres de la nouvelle Auberge Port-Menier.
L’une des 16 chambres de la nouvelle Auberge Port-Menier.
 ??  ?? La chute Vauréal dans le parc national d’Anticosti.
La chute Vauréal dans le parc national d’Anticosti.
 ??  ?? Anticosti regorge de fossiles d’invertébré­s ayant vécu il y a 447 à 437 millions d’années.
Anticosti regorge de fossiles d’invertébré­s ayant vécu il y a 447 à 437 millions d’années.

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