Le Journal de Montreal - Weekend
RENFORCER LES LIENS ET SOUTENIR
Dans ce deuxième ouvrage mère-fille écrit en tandem, Le psy-guide des grands-parents, la psychologue Suzanne Vallières et sa fille, Gabrielle, docteure en neuropsychologie clinique, fournissent des clefs pour que les relations intergénérationnelles soient positives et bénéfiques pour tous. Pour elles, trois mots sont au coeur de l’épanouissement : amour, soutien et complicité.
Les grands-parents occupent aujourd’hui une place de plus en plus importante dans les familles. Ils soutiennent leurs enfants et entretiennent des liens plus étroits avec leurs petits-enfants, en s’impliquant dans le quotidien.
Suzanne Vallières et Gabrielle Vallières-Lavoie rappellent qu’il peut être difficile de bien jouer son rôle, sans outrepasser certaines limites, dans ce guide pratique.
Jusqu’où peut-on aller dans l’application de la discipline ? Comment exprimer son désaccord ? Comment préserver l’harmonie ? Elles fournissent des clefs et des conseils pratiques, utiles tant pour les parents que pour les grands-parents.
Cet ouvrage arrive à point, après la période difficile qu’on a traversée, collectivement. « Les gens ont très hâte de se revoir. Je pense que les petits-enfants ont autant hâte de voir leurs grandsparents que l’inverse », observe Suzanne Vallières, en entrevue. « Souvent, ce sont des ressources. Les grands-parents ne font pas les mêmes activités que les parents. Ils ont plus le temps, et je pense que ça a beaucoup manqué. »
Au sein de sa clientèle, en clinique, elle a pu remarquer cela. « Ils me disent à quel point ils ont hâte de revoir leurs grands-parents et comment ils ont trouvé ça difficile. Les périodes de Noël, par exemple, où ils n’ont pas pu se voir, ont été particulièrement difficiles. Les traditions sont des marqueurs de temps, et on attend ça souvent toute l’année. Cette année, on a sauté cela, et le contact a beaucoup manqué à tout le monde. »
RECRÉER LES LIENS
Sera-t-il difficile de reconnecter, de recréer les liens, après les nombreux confinements et les interdictions de visites ? « Habituellement, non. Je pense que les personnes qui seront les plus pénalisées, ce sont celles chez qui un enfant est né dans cette période-là, qui n’ont pas eu la chance de créer ce lien dans la première année de vie de l’enfant. Ils voient l’enfant, douze mois, et l’enfant pleure et ne veut pas aller les voir parce qu’il ne les connaît pas et c’est complètement des étrangers pour le bébé. Je pense que ce sera plus difficile pour ces grandsparents de reprendre le lien, surtout pour ceux qui sont à l’extérieur. »
Par contre, pour les petits-enfants qui avaient déjà une relation de complicité avec leurs grands-parents, il n’y a aucune inquiétude à avoir, ajoute-t-elle. « C’est comme un ami d’enfance que tu n’as pas vu depuis longtemps : quand tu le revois, c’est comme si c’était hier. La majorité des grands-parents qui avaient une bonne complicité avec leurs petits-enfants ont continué à se voir, ou du moins à se téléphoner pour garder ce lien qui est précieux. Ce lien, souvent, est nécessaire dans le développement de l’enfant. »
UN LIVRE ÉCRIT À DEUX
Suzanne Vallières et sa fille, Gabrielle, avaient ce livre en tête depuis la sortie de leur livre Le burn-out parental. Puis, Gabrielle a donné naissance à une belle petite fille. « Je suis devenue mamie, en pandémie », dit Suzanne.