Le Journal de Montreal - Weekend
EST-CE QUE LE GRAND PUBLIC EST PRÊT POUR SARAHMÉE ?
Bien connue des fans de rap d’ici et même d’ailleurs (sa percée en France en témoigne), Sarahmée gagne également les télévores via sa musique, bien sûr (Fuego, extrait de son album précédent Irréversible, a servi de trame de fond pour une pub de Vidéotron), mais aussi d’autres démarches, dont sa participation au jury de la vitrine La fin des faibles. Avec ce nouvel album, l’artiste pourra maintenant rayer les fameux monsieur et madame Tout-lemonde de sa liste des publics à conquérir. UN TITRE ÉVOCATEUR
Dès Bienvenue dans ma vie ,qui ouvre le bal, les dés sont jetés. La rappeuse dévoile les grandes lignes de l’oeuvre — voire un condensé de l’actualité des derniers mois — avec le bagout qu’on lui connaît. « Black Lives Matter jusqu’au tombeau », lance-t-elle notamment tout en revenant sur #metoo (« Tu joues au bon gars mais t’es délinquant/ Tes excuses étaient pas très convaincantes ») et la montée de la droite (« J’expose tous les blancs suprémacistes »). Comme on le ferait avec des matriochkas, Sarahmée développera ensuite sur ces thématiques au fil de l’oeuvre avec aplomb.
UN ENGAGEMENT QUI FAIT POP !
Les rythmiques (menées par le réalisateur Tom Lapointe) sont également à l’image des textes : diverses et dans l’air du temps (références reggaeton, flirts avec moult musiques globales, etc.). Bien que, côté beats, Poupée russe se distingue un peu moins tant on s’inscrit dans les tendances rap, voire pop actuelles, l’album demeure une bombe.