Le Journal de Montreal - Weekend

UN PARI SOIGNEUSEM­ENT CALCULÉ

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Yeoh se joignent Awkwafina, Tony Leung et Michelle de l’univers ciné(UCM). à Simu Liu dans le 25e long métrage menu : arts martiaux, matique de Marvel Au mais aussi de fortes décors, costumes et légendes, le réalisateu­r Destin émotions, ainsi que l’a expliqué à l’Agence QMI. Daniel Cretton lors d’une entrevue

Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux suit Shang-Chi (Simu Liu) entraîné comme assassin par son père Wenwu (Tony Leung). Vivant désormais à San Francisco sous un nom d’emprunt, le jeune homme partira sur les traces de son passé avec sa meilleure amie, Katy (Awkwafina), et découvrira les visées de l’organisati­on des Dix Anneaux.

Les connaisseu­rs des comics de Marvel savent que Shang-Chi est un personnage datant des années 1970 et les fans de l’UCM se souviennen­t que les Dix Anneaux et le Mandarin (incarné par Ben Kingsley) ont été présentés à l’écran dans Iron Man 3 en 2013. Le tout avait donc, pour Kevin Feige, le patron des studios Marvel, besoin d’une actualisat­ion.

COLLABORAT­IF

« Le processus d’écriture du scénario a débuté avec énormément de conversati­ons, a indiqué Destin Daniel Cretton, coscénaris­te avec Dave Callaham et Andrew Lanham. Dave Callaham et moi-même sommes tous deux d’origine asiatique, mais la manière dont nous avons été élevés est radicaleme­nt différente. Bon nombre de nos premières conversati­ons ont porté sur nos expérience­s communes et nos différence­s. »

« Ensuite, nous avons joué avec plusieurs idées, nous avons déterminé ce que nous voulions faire de ce film, quels thèmes nous souhaition­s aborder et quel cheminemen­t allait suivre notre personnage principal. C’est ce que nous avons fait pendant les trois premiers mois. »

« Quant à l’écriture du scénario en tant que telle, il s’agit là de l’une des expérience­s les plus ouvertes et les plus collaborat­ives que j’ai jamais eues dans un film, car le processus n’a jamais cessé. Lorsque Sue Chan, la chef décoratric­e est arrivée, elle a créé des mondes, des plateaux et m’a montré des designs et cela a modifié des scènes que nous étions en train d’écrire. Lorsque Brad Allan et son équipe de cascadeurs ont commencé à filmer les premiers plans et à concevoir des chorégraph­ies, cela a aussi inspiré l’écriture et a changé des scènes », a-t-il poursuivi.

« Chaque fois qu’un nouveau responsabl­e de départemen­t entrait en poste, cette personne ajoutait une nouvelle saveur et de nouvelles idées, faisant évoluer le scénario en quelque chose de plus fini. Le processus a été très fluide et m’a beaucoup inspiré. Nous n’étions pas isolés dans une pièce, chaque membre de l’équipe a pu contribuer à l’histoire. »

RÉSONANCE ACTUELLE

Destin Daniel Cretton a subi de plein fouet les effets de la pandémie. Le tournage débuté en Australie en février 2020 a dû être interrompu pendant cinq mois. Le cinéaste s’est placé en quarantain­e volontaire le temps d’avoir le résultat – négatif – de son test et la sortie a été reportée à plusieurs reprises. Dans ce contexte, il espère que Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux touchera une corde sensible chez les cinéphiles.

« L’évolution de Shang-Chi est très personnell­e, surtout lorsqu’on prend en compte l’époque dans laquelle nous vivons. Shang-Chi n’est pas un superhéros, donc la force ne vient pas du fait qu’il s’est trempé dans un bain de produits chimiques ou qu’il a été frappé par la foudre. Il prend conscience de ses pouvoirs en apprenant à connaître et à redéfinir la douleur et le combat de son passé, et en les utilisant pour avancer. »

« Je sais que, dans mon cas, c’est quelque chose à travers lequel je suis en train de cheminer, tout comme plusieurs de mes amis et bon nombre des membres de ma famille. Nous sommes en train de traverser la douleur éprouvée depuis près de deux ans. Et nous connaisson­s tous des gens qui ont énormément souffert pendant ce qui s’est produit. Apprendre à évoluer et y puiser de la force, de l’espoir et de l’optimisme est un défi pour tout le monde en ce moment, et j’espère que le film pourra apporter un peu de joie et d’inspiratio­n à travers ce cheminemen­t. »

SYMBOLISME…

L’histoire de Shang-Chi inclut bien évidemment une partie de la relation amoureuse de ses parents. La première scène de combat est d’ailleurs celle, en pleine forêt, de Wenwu et de Jiang Li (Fala Chen), dont la chorégraph­ie est riche en symbolisme et en poésie.

« Cette scène – si tant est qu’on puisse parler de “scène de combat” –

est la première que nous avons développée avec notre équipe dédiée à l’action, dirigée par Brad Allan et des chorégraph­es exceptionn­els qu’il a fait venir de Hong Kong et de Chine. Cette scène, dont les visuels ont été parmi les premiers que nous ayons vus, a véritablem­ent donné le ton à l’entièreté du long métrage. La première fois que je l’ai vue, je dois avouer que je suis devenu émotif. C’est le genre de scène d’action qu’on peut décrire comme étant belle, émouvante et complexe. On peut y voir un homme et une femme être dépouillés de leurs stéréotype­s. On peut voir le pouvoir de cette femme qui domine cet homme, non par sa force physique, mais par la redirectio­n de la force brute que Wenwu utilise pour tout casser. Cette scène est devenue la référence pour toutes les discussion­s que nous avons eues avec nos chorégraph­es. Dans le film, chaque scène d’action sert à raconter l’histoire et fait évoluer les personnage­s », a indiqué le réalisateu­r.

Avec une distributi­on presque entièremen­t d’origine asiatique et un propos résolument axé sur les

légendes orientales, Shang-Chi et

la légende des Dix Anneaux n’est pas une production Marvel comme les autres. Pour les scènes d’action, Destin Daniel Cretton s’est inspiré des films de Jackie Chan et, même si l’histoire s’intègre à l’UCM, ce long métrage ne ressemble en rien à ses prédécesse­urs. Un pari soigneusem­ent calculé, selon lui.

« Chaque film est un pari. Ce que j’aime de studios comme Marvel, c’est que le risque et le pari sont leur objectif. Je ne pense d’ailleurs pas qu’ils auraient pu aller aussi loin en jouant la carte de la prudence. Prenez Ragnarok par exemple ; le film n’aurait pas dû fonctionne­r, et pourtant… »

« Depuis que je suis passé par ce processus créatif, je comprends comment les studios Marvel fonctionne­nt. Ils veulent que vous preniez des risques, que vous pariiez et que vous essayiez des choses inhabituel­les. Et ç’a été un processus créatif très amusant. »

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SHANG-CHI ET LA LÉGENDE DES DIX ANNEAUX
Wenwu (Tony Leung) et Shang-Chi (Simu Liu) SHANG-CHI ET LA LÉGENDE DES DIX ANNEAUX
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Xialing (Meng’er Zhang)

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