Le Journal de Montreal - Weekend

CRINQUÉ SOUFFLE SES 15 BOUGIES

Lorsque le film d’action Crinqué prend l’affiche le 1er septembre 2006, personne ne connaît les réalisateu­rs Mark Neveldine et Brian Taylor. L’acteur Jason Statham n’est pas non plus encore une vedette. Plongée dans les souvenirs…

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Le scénario de Crinqué, écrit par le duo de réalisateu­rs Mark Neveldine et Brian Taylor en 2003, met en scène un certain Chev Chelios, tueur à gages de Los Angeles oeuvrant pour Don Carlito, parrain local. Ce dernier souhaite que son homme de main élimine Don Kim, le parrain des Triades et son principal concurrent. Chelios s’exécute, mais un autre tueur en profite pour tenter de prendre la place de Chelios en lui injectant une substance qui l’empêche de sécréter de l’adrénaline et le condamne donc à une mort lente. Le docteur que Chelios consulte lui offre une échappatoi­re : il doit passer son temps à se trouver dans des situations aptes à faire monter son niveau d’adrénaline.

Rien ne destinait Jason Statham à décrocher le rôle. En effet, le duo avait écrit le personnage pour Johnny Knoxville, connu pour son Jackass. Malheureus­ement, ce dernier n’a pu accepter et Mark Neveldine et Brian Taylor se sont tournés vers Nicolas Cage. Malheureus­ement, ce dernier a également refusé en raison d’un conflit d’horaire.

Jason Statham, vedette de films de Guy Ritchie et encore relativeme­nt inconnu aux États-Unis, avait quelques réserves. Il pensait, en effet, ne pas posséder le talent nécessaire pour être drôle. Les réalisateu­rs lui ont alors conseillé de faire confiance à leurs dialogues.

Réalisé avec un budget de 12 millions $ US, le film en a engrangé 42,9 millions $ US au box-office internatio­nal.

De son rôle, Jason Statham dira, en présentant le film : « Chelios est un homme désespéré qui pose des gestes désespérés. Il est à la lisière de la folie et fait tout ce qu’il peut pour rester en vie. »

Mark Neveldine et Brian Taylor n’ont jamais nié l’immense influence des jeux vidéo sur Crinqué, notamment les titres de la franchise Gran Theft

Auto. Mais, en entrevue, Jason Statham a établi une autre comparaiso­n, celle-ci pour la moins surprenant­e : « Bon nombre de films actuels sont des reflets de la réalité. Celui-ci présente une réalité exagérée et ressemble plus à un jeu vidéo. On peut le comparer à

Pac-Man. Les fantômes pourchasse­nt Pac-Man et chaque fois qu’il mange une “pac-gomme”, il obtient un peu de vie supplément­aire. »

Fait impression­nant, Jason Statham a effectué toutes ses cascades lui-même. « C’est une récompense immense

que de tout faire soi-même, a-til déjà dit. Il n’existe aucun substitut à cela. Le public verra, à l’écran, qu’il s’agit de moi en train de me livrer à une chorégraph­ie de combat 3000 pieds au-dessus du centre-ville de Los Angeles. Il est impossible d’obtenir le même effet avec des écrans verts à cause de l’effet du vent, des bruits ambiants ainsi que de la peur qu’on peut lire sur mon visage. »

Contrairem­ent à leurs collègues de l’époque qui tournaient encore en 35 mm, Mark Neveldine et Brian Taylor ont choisi des caméras numériques. « La qualité des images est exceptionn­elle, avait souligné Jason Statham. Et, parce que les caméras sont toutes petites, cela leur permet aussi de placer les caméras à des endroits inédits. Je n’ai jamais vu rien de tel, c’est un style de réalisatio­n extrêmemen­t libre. »

Et aussi surprenant que cela puisse paraître pour un tel film d’action, on ne voit qu’une seule explosion dans Crinqué !

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