Le Journal de Montreal - Weekend

CHASSE À L’HOMME EFFRÉNÉE

Proposant une chasse à l’homme effrénée dans le Nord-du-Québec, Martin Michaud invite ses fans à suivre Victor Lessard et son acolyte, Jacinthe, dans une aventure palpitante dans son nouveau roman, Jusqu’au dernier cri. Meurtres, milieu criminel, prise d’

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Dans cette nouvelle enquête de Lessard, plus courte que les précédente­s, le talentueux Martin Michaud nous présente Coleman, un jeune qui est sans arrêt mêlé à des histoires louches. Cette fois, il a pour mission de faciliter un transfert d’argent entre deux groupes criminels.

Les choses tournent mal. Ses acolytes sont tués et la valise remplie d’argent disparaît. Coleman prend la fuite et trouve refuge dans le hangar désaffecté d’une mine du Norddu-Québec.

Quelques jours plus tard, la situation dégénère en prise d’otages. Coleman exige de parler à Victor Lessard, la seule personne en qui il a confiance. Il veut qu’on trouve le coupable du vol d’argent et envoie Victor et Jacinthe sur une piste. La chasse à l’homme commence.

Martin Michaud commence ce nouveau livre dans les starting-blocks à Matagami, entraînant les lecteurs dans une enquête intense, où les personnage­s vivent de grandes émotions.

« Jacinthe prend plus de place et devient la coéquipièr­e indispensa­ble, l’amie qui est là pour aider Victor à se protéger contre lui-même. J’ai beaucoup de plaisir à mettre en scène ces personnage­s et leur dynamique, commente-t-il en entrevue. C’est vraiment pour ça que je continue d’écrire d’autres Victor Lessard : c’est ça que j’aime faire évoluer. »

RÔLES INVERSÉS

Dans Jusqu’au dernier cri, les rôles sont inversés. « On va se rendre compte que Jacinthe ne file pas. Elle est malade. On ne sait pas exactement ce qu’elle a, mais quand l’action commence, elle est à l’hôpital avec Victor. Mais on est assez vite happés par un appel que Victor reçoit : on a besoin de lui sur les lieux d’une prise d’otages. Et on a besoin de lui parce que le preneur d’otages ne veut parler qu’à une seule personne et ne veut pas négocier avec la police de Matagami, avec la SQ ou avec la GRC. »

Tout le prétexte, ajoute-t-il, est d’amener Victor et Jacinthe à être tous les deux confrontés à leurs démons.

« Victor est là pour Jacinthe. Il est question des familles choisies versus les familles de sang. Et il y a toute une toile de fond sur cette façon dont ils prennent soin l’un de l’autre. »

Et c’est la première fois qu’il met en scène une prise d’otages, dans un roman écrit de main de maître. « Ça fait partie du plaisir que j’ai à écrire un livre de faire la recherche moi-même, d’aller valider mes informatio­ns. »

« Le fait de ne pas en être à mon premier roman, c’est sûr que ça m’aide. Il y a une question de méthodolog­ie que je connais maintenant et que je ne connaissai­s pas à l’époque. Il y a un moment où, comme auteur de fiction, tu fais vivre à tes personnage­s des trucs qu’un enquêteur, dans la vraie vie, ne vivrait pas de toute sa carrière. »

UN ROMAN POSTPANDÉM­IE

Martin Michaud ne voulait pas faire un roman sur la pandémie, il a donc situé l’action un peu après la fin de la pandémie. « Il n’y a plus personne qui est exactement pareil. Le monde qui existait avant la pandémie n’est plus exactement le même non plus. »

« J’ai des enfants dans la vingtaine et j’ai choisi d’explorer tout ce que la pandémie va venir inscrire dans le patrimoine de ces jeunes adultes qui commencent leur vie. Comment la pandémie va, d’une certaine façon, modifier leur trajectoir­e. »

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