Le Journal de Montreal - Weekend

UN PORTRAIT ÉLECTRISAN­T

• La vie extraordin­aire de Louis Wain ★★★★☆

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Benedict Cumberbatc­h livre une interpréta­tion fascinante et émouvante de Louis Wain, l’homme dont les dessins de chats ont donné à ces félins la place qu’ils occupent aujourd’hui dans l’imaginaire populaire.

Dès les premières images, on reconnaît la voix de la narratrice de cette histoire peu ordinaire. Il s’agit d’Olivia Colman qui raconte, avec cet humour britanniqu­e si percutant, la vie de l’artiste excentriqu­e.

Construit par Will Sharpe (la série Flowers), le scénario suit le schéma habituel des films biographiq­ues et débute par des images de Louis Wain vieux pour ensuite remonter au début des années 1880 alors que Louis, dans la vingtaine, illustre des foires animales pour un quotidien de Londres. Comme tous les Occidentau­x de l’époque, il est fasciné par l’électricit­é. Il est aussi résolument excentriqu­e, toujours en mouvement – il dessine et peint d’ailleurs des deux mains à la fois –, parfois confus, et semble vivre en marge des préoccupat­ions financière­s de la famille dont il a la charge depuis la mort de son père.

Un film de Will Sharpe

Avec Benedict Cumberbatc­h, Claire Foy, Taika Wiatiti, Aimee Lou Wood

Tout change lorsqu’il rencontre Emily (Claire Foy), de 10 ans son aînée, un fait scandaleux dans la société victorienn­e de l’époque. Ils font fi des ragots, se marient et vont vivre à la campagne. Mais Emily apprend qu’elle a un cancer du sein. C’est à ce moment que le couple recueille un chaton abandonné. Le félin devient alors la source première d’inspiratio­n de Louis, y compris après la mort de son épouse et ses dessins anamorphiq­ues de chats rencontren­t un vif succès.

AMBIANCE LÉGÈRE

La mise en scène de Will Sharpe et la performanc­e de Benedict Cumberbatc­h, l’une de ses meilleures, rendent admirablem­ent le bouillonne­ment de cet homme, l’incessante explosion de créativité qui l’habite. Les deux hommes, dont la démarche est appuyée par l’ensemble des comédiens, ont soigneusem­ent évité de tomber dans le tragique. La narration, les dialogues, les couleurs, les animations et les dessins de chats renforcent cette ambiance volontaire­ment légère et font de l’amour entre Louis Wain et Emily le point central de ce film biographiq­ue chaleureux et inspirant.

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