Le Journal de Montreal - Weekend

LE PREMIER CONFINEMEN­T VU PAR DANY BOON

Paris | AFP Vous reprendrez bien une dose de confinemen­t ? Le dernier film de Dany Boon, 8 rue de l’Humanité, chronique teintée d’humour de la vie d’un immeuble parisien pendant la première vague de la pandémie, a débarqué cette semaine sur Netflix.

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La star nordiste, qui a dépassé en 2008 les 20 millions d’entrées avec Bienvenue chez les Ch’tis, s’attaque cette fois à ce moment où nos vies ont basculé, en mars 2020.

Avec son arme préférée, l’autodérisi­on, Boon se met en scène en hypocondri­aque, toujours armé d’un thermomètr­e. « Pas moins d’un mètre ! » prévient-il dès qu’il croise un voisin dans l’escalier, où il stocke ses courses en attente de désinfecti­on.

On croise également dans ce film choral (durée 1 h 53) un biologiste ébouriffé obsédé par la quête d’un vaccin (Yvan Attal), des enfants, éponges des angoisses de leurs parents, ou encore un jeune couple (Tom Leeb et Alison Wheeler) ne vivant plus qu’à travers les réseaux sociaux.

François Damiens campe un propriétai­re aisé et orgueilleu­x, et Liliane Rovère (Dix pour cent, Family Business), la tenancière d’un bistro au rez-de-chaussée, qui a dû fermer ses portes. Ces habitants d’un même immeuble sont pris dans les affres du premier confinemen­t, qui exacerbe leurs névroses, mais stimule aussi leur créativité et, finalement, leur humanité.

« SITUATION INCROYABLE »

Il fallait le roi du divertisse­ment populaire et rassembleu­r pour oser remettre sur le tapis ce sujet dont plus personne a priori ne veut entendre parler. Dany Boon, 55 ans, l’a écrit lui-même en plein confinemen­t, avec sa compagne, Laurence Arné, qui y joue une avocate jonglant entre contrainte­s familiales et profession­nelles.

Pendant cette période, au lieu de « transmettr­e nos angoisses à nos enfants [...] on s’est dit : on va plutôt écrire une bonne histoire avec le confinemen­t et la pandémie, cette situation incroyable qu’on a tous vécue », relate Boon.

Car du confinemen­t, Dany Boon a voulu aussi montrer le meilleur, lui qui se réjouit d’avoir « rencontré [ses] voisins, de s’être intéressé tout d’un coup à ce qu’ils étaient, à ce qu’ils faisaient, de rencontrer les personnes pour ce qu’elles sont ».

Film d’une époque, 8 rue de l’Humanité l’est aussi par le mode de diffusion choisi. « Netflikche » (Netflix, avec l’accent du nord) est « un média complément­aire du cinéma », assure Dany Boon. « Le film va sortir partout, dans plus de 200 pays [...] et pour ceux qui n’ont pas Netflix, il va être diffusé sur une grande chaîne de télé, hertzienne, dans quelques mois ».

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8RUE DE L’HUMANITÉ

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