Le Journal de Montreal - Weekend

QU’ON BRÛLE TOUS DE LIRE !

Depuis sa sortie, en 2015, La fille du train s’est écoulé à plusieurs dizaines de millions d’exemplaire­s. Avec Celle qui brûle, son troisième thriller, la Britanniqu­e Paula Hawkins signe une histoire qui risque d’enflammer bien des gens.

- KARINE VILDER Collaborat­ion spéciale

La dernière fois qu’on a parlé à l’écrivaine britanniqu­e Paula Hawkins, c’était il y a quatre ans. Soit juste après la parution d’Au fond de l’eau ,son deuxième roman. Et à l’époque, même si elle ne savait pas encore quelle en serait l’histoire, elle nous avait confié avoir déjà un personnage en tête pour son prochain thriller. « Pour tous mes livres, je procède toujours de la même façon, explique Paula Hawkins, qu’on a pu joindre à Édimbourg, en Écosse. Je pense d’abord à un personnage, quelqu’un sur qui je vais avoir envie d’écrire, et ensuite je vais tranquille­ment me mettre à travailler sur l’histoire. »

Pour Celle qui brûle, son troisième roman, tout a donc commencé avec le personnage de Laura Kilbride, alias Laura la Folle. « Elle m’a habitée pendant un bon moment, et je savais quelques petites choses sur elle, poursuit Paula Hawkins. Par exemple, qu’elle aurait une condition médicale particuliè­re et qu’à cause de ça, elle allait avoir tendance à se comporter de manière inappropri­ée avec les gens. Je savais aussi qu’il serait difficile pour elle de conserver ses emplois, ou qu’elle aurait constammen­t du mal à joindre les deux bouts. Mais avant d’avoir une bonne intrigue, il me restait encore beaucoup à faire. »

UN PLAT QUI SE MANGE FROID

Lorsqu’elle ne se trouve pas en Écosse, Paula Hawkins habite dans le sud de Londres, non loin de Regent’s Canal. Autrement dit, non loin du quartier où Daniel Sutherland, 23 ans, va être assassiné à coups de couteau. Et c’est ce meurtre qui va servir de carburant au reste de l’intrigue parce qu’à cause de lui, trois femmes verront leur vie totalement chamboulée.

Au sommet de la liste, il y aura Miriam Lewis, celle qui va découvrir son cadavre et avertir la police. Daniel était en quelque sorte son « voisin de palier », puisqu’il vivait dans la péniche mouillant juste à côté de la sienne. Elle ne le connaissai­t presque pas, mais ayant toujours été rejetée en raison de son physique ingrat, elle tient peut-être enfin le moyen de se venger de tous les torts qu’on lui a causés par le passé.

« La vengeance peut être une réponse à un traumatism­e, souligne Paula Hawkins. C’est l’une des façons dont les gens occupent leur esprit lorsqu’ils ont traversé une terrible épreuve. Ça leur donne un but dans la vie. Mais une fois qu’on s’est vengé, qu’est-ce qu’il reste ensuite ? Est-ce qu’on se sent vraiment mieux ? Est-ce qu’on en retire quelque chose ? C’est le type de questions que je me suis posées… »

Laura Kilbride, l’une des deux autres femmes concernées, aurait elle aussi une excellente raison de se venger. L’année de ses 10 ans, elle a été fauchée par un chauffard et depuis, elle boite et traîne partout avec elle une longue liste de troubles du comporteme­nt qui la rendent bizarre. Elle peut entre autres éclater de rire lorsqu’il n’y a rien de drôle, ou dire des choses extrêmemen­t blessantes à brûle-pourpoint. Bref, quelqu’un d’instable qui pourrait fort bien avoir tué Daniel. Car la nuit du meurtre, elle aurait passé la soirée avec lui, dans sa péniche décatie…

CENT FOIS SUR LE MÉTIER

Dernier membre de ce trio de malmenées ? Carla Myerson, la tante de Daniel. Sa soeur Angela s’étant brisé la nuque huit semaines plus tôt à la suite d’une chute accidentel­le, elle aura du mal à accepter la mort de son neveu. Mais comparativ­ement à ce qu’elle a vécu il y a une quinzaine d’années, ce sera en fait bien peu de choses...

« Pour moi, la principale difficulté a été d’arriver à un certain équilibre, confie Paula Hawkins. Comme il y a plusieurs chronologi­es et plusieurs points de vue différents, je ne voulais surtout pas que ce soit trop dur à suivre pour les lecteurs. Je tenais à ce que l’histoire soit complexe, mais pas déroutante. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai passé autant de temps à écrire ce livre. Il a réclamé beaucoup de réflexion et beaucoup de révisions, et j’ai dû réécrire la fin un certain nombre de fois parce que je n’étais pas sûre de la façon dont ça devait se terminer. Ce que vous avez présenteme­nt entre les mains n’est donc qu’une petite partie de tout ce qui a été fait ! »

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CELLE QUI BRÛLE Paula Hawkins Éditions Sonatine 352 pages
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