Le Journal de Montreal - Weekend

FRAPPÉ PAR LE CINQUIÈME ÉLÉMENT

Nommé à la direction du Festival Cinemania il y a tout juste 10 ans, Guilhem Caillard est un passionné de cinéma. Peu connu du grand public, l’homme nous entraîne à la découverte de ses coups de coeur.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Guilhem, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?

Le premier vrai souvenir que j’ai est

Le cinquième élément, de Luc Besson, avec mon père. J’avais neuf ans et j’en avais pris plein la figure. Je suis allé au cinéma avant, mais ça, ça m’a marqué. C’est là que je me suis dit que cet art était incroyable et que j’allais travailler dans ce secteur.

Lorsque j’ai démarré l’université, il n’y avait pas de cours sur la création cinématogr­aphique. J’ai découvert que, plutôt que de faire du cinéma, ma passion était de le véhiculer aux gens, de le leur faire découvrir. Le cinéma est un médium de rassemblem­ent et de discussion formidable.

Quel a été votre premier film marquant ?

C’est drôle, et je réponds avec le coeur. Il s’agit du Gendarme et les extraterre­stres, avec Louis de Funès. Je trouvais que c’était une grosse comédie bien populaire française et que ça faisait un peu peur. Je devais avoir 6 ou 7 ans…

Et plus récemment ?

Alors, là, je vais y aller avec le film d’ouverture de Cinemania : Une révision ,de Catherine Therrien. Il m’a marqué pour deux raisons. Cela fait dix ans que je travaille à Cinemania et c’est la première fois qu’on présente un film québécois en ouverture.

C’est un film fort qui tape parfaiteme­nt dans l’actualité. C’est un film qui ose mettre le doigt sur des grands sujets de société, et qui le fait pour vrai. C’est un film contre la pensée unique ou les discours polis pour plaire à tout le monde, ce qui risque de ne plus laisser de place au débat. Après un moment où le Québec s’est hyper isolé pendant la pandémie, comme tous les endroits du monde, on a besoin de montrer que le

Québec a un leadership en francophon­ie internatio­nale.

La trame sonore qui a bercé votre adolescenc­e ?

Tous les films de Ridley Scott ont des trames sonores extraordin­aires, c’est le cinéaste du phénoménal. Pendant mon adolescenc­e, j’ai été fasciné par celle de Vangelis pour 1492 et celle de Hans Zimmer pour Gladiateur.

Dans quel univers de film aimeriez-vous vivre ?

Je vais nommer le film de clôture de Cinemania. Ça fait un peu placement de produit, mais il s’agit des Illusions

perdues. J’adorerais vivre dans le Paris de cette époque.

Votre film culte ?

C’est L’évangile selon Saint-Matthieu de Pier Paolo Pasolini. Pour moi, c’est le début de tout. Le fait que cet athée convaincu s’est passionné pour la religion, et comment il en a fait, selon moi, le plus beau film sur la Passion du Christ.

Un film qui vous fait pleurer ?

Il y en a plusieurs. Je vais en citer un qu’on a la chance de présenter cette année. C’est le dernier ajout à la programmat­ion du Festival. C’est La vraie

famille, un film incroyable avec Mélanie Thierry. J’ai des frissons en en parlant. C’est un film sur des enfants placés en famille d’accueil en attendant éventuelle­ment que leurs parents véritables, jugés incompéten­ts par les pouvoirs publics, puissent les reprendre. C’est l’histoire d’un enfant qui va devoir retourner chez son père. C’est très dur.

Le Festival Cinemania se déroule jusqu’au 14 novembre en salle et jusqu’au 21 novembre en ligne : festivalci­nemania.com.

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Gladiateur
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Une révision
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Le cinquième élément
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Les illusions perdues
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