Le Journal de Montreal - Weekend
DE MULTIPLES CAS NON RÉSOLUS AU QUÉBEC
Détective privée à la barre de l’émission d’enquête Sur ta rue, diffusée à Canal D, Annie Richard déterre les crimes du passé pour trouver des réponses. Dans son nouveau livre, La dépoussiéreuse de crimes, elle fait la lumière sur 12 enquêtes judiciaires qui ont marqué l’histoire du Québec. Tenez-vous bien : la Belle Province regorge d’histoires sombres et déroutantes.
Annie Richard, alias la dépoussiéreuse de crimes, a sélectionné une dizaine d’histoires qui ont marqué son parcours, mais aussi celui de nombreux Québécois.
Elle raconte l’enlèvement de Sébastien Métivier, premier enfant dont le visage a été reproduit sur les cartons de lait. Elle présente la quête de Laurette Perreault, qui s’est lancée à la recherche de son fils en raison de l’inaction des policiers. Elle rappelle l’emprisonnement de Sidney Machell, enfermé à tort pendant 20 ans dans la prison de Bordeaux.
À l’aide de vieux almanachs, d’archives de journaux et de différents artefacts, Annie Richard revisite des disparitions mystérieuses, des affaires nébuleuses, des meurtres non résolus. Et pour ce faire, elle est soutenue par les familles des victimes, par des coroners, par des policiers et par le célèbre chroniqueur judiciaire Claude Poirier.
Annie Richard s’est beaucoup investie dans ses recherches. Certaines histoires l’ont bouleversée. « L’enquête au sujet de Sébastien Métivier m’a passionnée, parce qu’elle a marqué mon enfance. La dernière enquête, l’histoire de Sidney, est devenue presque une obsession. Elle occupe une grosse partie du livre. C’est la première fois dans ma vie où c’est quelqu’un qui est décédé, et où ça me déçoit autant de ne pas pouvoir lui parler. »
Elle fait référence à Sidney Machell, un homme né à Inverness en 1901, interné pendant 20 ans à la prison de Bordeaux, avec des aliénés, puis libéré. « C’est grave, ce qui lui est arrivé. À voir tout son parcours de vie, on s’attache vraiment. »
Un attachement inusité que certaines personnes ont du mal à comprendre, ajoute-t-elle. « Dans la vie, on peut avoir une passion pour l’électronique, pour la musique, pour ci, pour ça. Mais on dirait qu’avoir une passion pour quelqu’un qui est mort et qui a fait de la prison pour rien, c’est bizarre, c’est pas commun. »
BOÎTE DE PANDORE
Annie Richard, lors de ses enquêtes, rencontre les gens de la famille des victimes, des gens qui acceptent de lui parler. Elle explique qu’ils lui font habituellement confiance, mais qu’il arrive qu’elle rencontre des gens plus tourmentés, où l’approche est plus délicate. « C’est différent d’une famille à l’autre. Habituellement, les gens sont contents que je les aide. »
Annie Richard est d’avis que le Québec est une terre fertile pour les histoires sombres, mystérieuses et les enquêtes. « On a carrément une boîte de Pandore. C’est mon impression et c’est subjectif, mais auQuébec,ilyaeu des grosses périodes où on était moins friand de l’histoire du crime. C’était plus tabou et on ne voulait pas trop en entendre parler. Ça revient à la “mode”, entre guillemets. »
√ Annie Richard a commencé sa carrière comme intervenante, puis elle est devenue détective privée.
√ En 2020, elle a lancé le balado Rétro Crimes
√ Elle est à la barre de l’émission d’enquête Sur ta rue, diffusée à Canal D. Il y a aura une seconde saison en mars 2022.