Le Journal de Montreal - Weekend
LÂCHER PRISE POUR MIEUX DÉCOLLER
L’air d’aller
Noémie Leduc-Vaudry a obtenu son premier grand rôle à la télévision dans la série diffusée sur les ondes de Télé-Québec. Celle qui, mine de rien, mène sa carrière de comédienne depuis 15 ans était heureuse de reprendre le rôle de Cindy pour une deuxième saison !
Parlez-moi de la deuxième saison de L’air d’aller. Comment était l’ambiance sur le plateau ?
C’était super, car toute l’équipe se connaissait déjà. C’était le fun de retrouver la gang. La réalisatrice, Sarah Pellerin, a une vision unique. Elle a vraiment bien réalisé la série. Puis, les quatre comédiens principaux, nous avons une belle chimie ensemble. Jouer quelqu’un qui vit avec la fibrose kystique est un beau défi pour un comédien. Ça vient avec une certaine pression, car on veut que les gens qui vivent avec cette maladie se reconnaissent dans la série. Par ailleurs, les chorégraphies de danse au début me faisaient peur. Moi qui n’ai pas vraiment de talent ni d’expérience en danse, ça m’intimidait beaucoup.
C’était votre premier grand rôle à la télé, n’est-ce pas ?
Ça fait 15 ans que je suis comédienne. C’est difficile, mais je roule ma bosse tranquillement. Je suis vraiment reconnaissante de ce rôle, plus riche que ceux que j’ai joués jusqu’à présent. Dans la première saison, mon personnage, Cindy, ne parle pas à sa mère, son père décède, bref, elle vit des moments très intenses. En plus, elle est malade. Mais je trouvais ça vraiment le fun à jouer. On m’a souvent appelée pour me proposer des rôles d’Asiatiques. Cependant, étant donné que j’ai été adoptée, on me trouvait trop Québécoise pour ces rôles… Tout ça est en train de changer, et j’en suis vraiment reconnaissante.
Vous avez 32 ans ; vous vivez de votre métier depuis combien de temps ?
J’ai commencé à 16 ans, dans une émission jeunesse à Télé-Québec qui s’intitulait Sam Chicotte. J’ai étudié en cinéma et en relations publiques. Les relations publiques étaient mon plan B, au cas où ma carrière de comédienne ne fonctionnerait pas. Ça fait maintenant cinq ou six ans que je vis de mon métier. Je fais aussi du doublage, des voix publicitaires. Mais avant ça, j’ai eu beaucoup de jobines, comme plusieurs acteurs et actrices. Je suis très heureuse de pouvoir vivre de ma passion aujourd’hui, j’ai travaillé tellement fort pour que ça se produise. Par contre, je ne tiens rien pour acquis.
Avez-vous plus d’auditions depuis la première saison de L’air d’aller ?
Oui ! Aussi, depuis cinq ans, avec le mouvement en faveur de la diversité, il y a une plus grande ouverture. J’ai eu des opportunités pour des rôles très intéressants. Maintenant, on s’attarde moins à mes origines. […] Le fait d’obtenir des rôles plus diversifiés est très rafraîchissant.
Avez-vous déjà envisagé d’abandonner votre métier lorsque vous traversiez des périodes difficiles ?
C’est sûr que j’ai pensé abandonner le métier de comédienne un million de fois. Et c’est lorsque j’ai lâché prise pour obtenir un premier rôle dans une série que, finalement, je l’ai obtenu ! Je me disais que si ça ne décollait jamais, juste de pouvoir en vivre était déjà un exploit en soi. Parfois, le fait de prendre conscience du chemin parcouru aide à persévérer. J’aimerais dire aussi que ce n’est pas seulement parce que je suis asiatique que ç’a été difficile. C’est un milieu difficile pour tout le monde, mais ça reste le plus beau métier du monde.
Quel est le rôle de vos rêves ?
Je n’en ai pas vraiment. Ce que je souhaite, c’est avoir toujours des rôles différents. J’aimerais aussi jouer davantage au cinéma.
■ La deuxième saison de L’air d’aller est disponible pour visionnement complet sur la plateforme tele-quebec.tv. Il est également possible de visionner les épisodes chaque semaine, les mardis à 21 h, à Télé-Québec.