Le Journal de Montreal - Weekend
« J’AI TOUJOURS VOULU FAIRE DE LA MUSIQUE DE FILM » – ALEXANDRA STRÉLISKI
À six ans, Alexandra Stréliski s’imaginait déjà composant de la musique de film quand elle serait grande. La pianiste et compositrice a donc réalisé un vieux rêve en signant la musique originale de La promesse d’Irena, le nouveau film de la cinéaste Louise Archambault.
On a beau avoir entendu plusieurs de ses pièces dans des films et séries télé du regretté Jean-Marc Vallée, La promesse d’Irena marque un moment important dans la carrière d’Alexandra Stréliski dans la mesure où c’est seulement la deuxième fois qu’elle écrit de la musique expressément pour un long métrage de fiction.
« J’ai toujours voulu faire de la musique de film », lance la pianiste et compositrice de 39 ans en entrevue au Journal.
« J’y suis arrivée tranquillement, étape par étape. Je vois d’ailleurs La promesse d’Irena comme une première étape. J’ai commencé à travailler récemment avec une personne à Los Angeles qui représente des artistes qui font de la musique de film, et j’espère que ça va me mener vers d’autres beaux projets. »
UN PROJET SPÉCIAL
En collaborant avec Louise Archambault pour la trame sonore de La promesse d’Irena, Alexandra Stréliski dit avoir eu « un coup de coeur » pour la réalisatrice dont elle aimait déjà les films précédents.
« J’ai vu [son film] Gabrielle ilya quelques années et j’ai beaucoup aimé, se rappelle-t-elle. Encore à ce jour, je trouve que c’est un des plus grands films québécois à avoir été fait. Louise fait partie des raisons pour lesquelles je suis embarquée dans ce projet-là. Je savais qu’elle avait quelque chose à dire et je savais que c’était quelqu’un avec qui j’avais envie de travailler. C’est le début de quelque chose pour moi. »
Premier film anglophone de Louise Archambault (Le temps d’un été, Il pleuvait des oiseaux), La promesse
d’Irena relate l’acte de bravoure d’une infirmière polonaise (jouée par Sophie Nélisse) qui a réussi à sauver une douzaine de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale en les cachant dans le sous-sol de la maison d’un officier allemand. Cette histoire incroyable, mais vraie, a tout de suite interpellé Alexandra Stréliski.
« J’ai des origines juives polonaises, alors il y a quelque chose dans le scénario qui est venu me chercher de façon très personnelle », confie-t-elle.
« Il y a plusieurs aspects de cette histoire que je trouvais intéressants. Le film parle de la résistance citoyenne qui s’est organisée dans les pays occupés pendant la guerre. Des gens comme Irena ont décidé de garder leur humanité et de mettre leur vie en danger pour sauver des gens. Je trouve ça très beau. »
HOMMAGE À JEAN-MARC VALLÉE
En juin prochain, Alexandra Stréliski participera à un spectacle hommage au réalisateur Jean-Marc Vallée présenté à la Place des Arts, dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Le réalisateur de C.R.A.Z.Y. et de Dallas Buyers Club a joué un rôle important dans la carrière de la pianiste et compositrice en faisant découvrir sa musique au-delà de nos frontières.
Après avoir retenu un morceau de Pianoscope (son premier album) dans son film Dallas Buyers Club, nommé aux Oscars en 2014, Vallée a intégré des pièces d’Alexandra Stréliski dans les trames sonores de son film Demolition et de ses séries télé Big Little Lies et Sharp Objects.
« Jean-Marc m’a tellement ouvert de portes, souffle la pianiste. Il a envoyé Pianoscope aux gens de la chaîne HBO en leur disant : écoutez ça, guys, c’est vraiment bon. Après ça, j’ai reçu des appels de Susan Jacobs, une superviseure musicale légendaire. Et tout ça, c’est grâce à Jean-Marc. Il a mis un sceau d’approbation sur ce que je faisais et ça m’a ouvert énormément de portes. [Son départ] est une grande perte. »
√ Le film La promesse d’Irena est présentement à l’affiche. Alexandra Stréliski présente quant à elle son spectacle Néo-Romance en tournée jusqu’à la fin de l’année.