Le Journal de Montreal

Un policier décoré à deux reprises

- DAVID PRINCE ET VALÉRIE GONTHIER Le Journal de Montréal

MISTISSINI | Charlie Gunner, un des chasseurs qui a péri dans l’incendie d’un camp de chasse dans le Norddu-Québec, a déjà été décoré à deux reprises pour sa bravoure.

Une médaille lui a en effet été décernée en mars 2013, pour un acte de bravoure survenu en 2010. Trois agents de la police de Mistissini, dont Charlie Gunner, et deux policiers de la Sûreté du Québec, ont risqué leur vie lors d’une interventi­on.

Le 15 octobre 2010, ils ont arrêté un homme intoxiqué à Mistissini, qui déambulait dans un quartier résidentie­l en tirant des coups de fusil.

«Charlie s’est placé entre le tireur et deux personnes pour les protéger. Il a été atteint par une balle près de la bouche, mais il n’avait pas été blessé sérieuseme­nt. Il était comme ça. Il voulait sauver les autres», a raconté la lieutenant­e Tammy Petawabano.

Après avoir été atteint par la balle, M. Gunner est retourné au poste de police et a pris les opérations en main. «Quand je suis arrivée, il était en train de parler au téléphone à une citoyenne qui était menacée par le tireur. Il était très calme, même s’il saignait», a dit la lieutenant­e.

DANS UN INCENDIE

L’ironie du sort aura voulu que Charlie Gunner décède dans un incendie, lui qui a également sauvé un résident de Mistissini dont la résidence était la proie des flammes. «Il n’était même pas en devoir ce jour-là. Il passait devant une résidence et a vu de la fumée. Il s’est précipité à l’intérieur et a sauvé la vie d’un homme», a raconté M me Petawabano, qui a été adoptée selon la tradition crie par les parents de Charlie Gunner.

Il avait alors reçu un certificat de bravoure de la police autochtone lors d’une cérémonie qui a eu lieu à Wemindji.

TRÈS HUMAIN

Selon ses collègues de travail, Charlie Gunner était un policier très humain qui prenait le temps de parler avec les gens de la communauté. «Il prenait même le temps d’aller jouer avec les enfants pendant son travail. Tout le monde l’aimait», se rappelle M me Petawabano.

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