Le Journal de Montreal

6 autres révélation­s contenues dans le document de 30 pages remis au ministre fédéral de la Justice

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1 En juillet 2007, lorsqu’elle était en rémission de son AVC, Nicole Rainville aurait fait signe à son mari de lui donner son pistolet. «Elle a placé un doigt sur la tempe, imitant un pistolet, et m’a dit: “Dans ton bureau!” J’ai compris qu’elle faisait référence à mon pistolet et qu’elle savait qu’il était encore dans mon bureau de juge, mais je n’ai pas répondu à son geste.» 2 À la suite de son AVC, Nicole Rainville aurait trouvé «très difficile» sa nouvelle condition physique, elle qui était maintenant dépendante de son mari. «Elle souffrait de dépression et s’était fait prescrire des médicament­s. J’ai commencé à m’inquiéter à propos de ce qu’elle pourrait faire. Elle entretenai­t parfois des pensées sombres et lugubres.» 3 Le moral de Nicole Rainville aurait connu une nouvelle baisse à l’été 2009, à cause d’une chute lui causant une fracture à la hanche. «Elle manquait d’énergie et n’avait plus aucun intérêt dans la vie. Elle souffrait souvent. Elle mangeait très peu. Elle était déprimée. Plusieurs autres visiteurs ont remarqué à quel point elle avait perdu tout goût de vivre.» 4 Nicole Rainville est revenue au condo le 31 octobre 2009. «Elle était évidemment malheureus­e et même misérable. Elle était très réservée et ne me parlait pas beaucoup. […] Chaque soir, avant de se mettre au lit, elle pleurait d’impuissanc­e […] Elle disait qu’elle ne pouvait plus continuer et souhaitait que la fin vienne rapidement.» 5 Le matin du 12 novembre 2009, Nicole Rainville aurait demandé à son mari le pistolet. Alors que Jacques Delisle tentait de la dissuader, elle aurait dit: «Je ne peux pas accepter de vivre comme ça plus longtemps. Est-ce que je n’ai pas le droit de mettre fin à mes jours?» Après discussion, Jacques Delisle aurait consenti à lui donner l’arme chargée. 6 C’est lorsque Jacques Delisle a quitté la maison pour laisser sa femme seule avec le pistolet chargé, comme elle lui aurait demandé, qu’il aurait décidé de garder pour lui cette discussion. «Il m’est venu à l’esprit que si Nicole passait à l’acte, je ne pourrais avouer à la famille que je lui avais facilité les choses en lui remettant l’arme chargée. Peut-être ne me pardonnera­ient-ils pas.» Jacques Delisle n’a révélé à personne qu’il avait aidé Nicole Rainville à mettre fin à ses jours en lui apportant l’arme chargée.

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