Échange de coups et de crachats
La présumée victime de patrick Brazeau a précisé la nature des violences que l’ex-sénateur lui aurait infligées
GATINEAU | L’ex-conjointe du sénateur suspendu patrick Brazeau a témoigné hier que celui-ci l’aurait giflée au visage et frappée aux bras, tout en admettant lui avoir craché dessus en réponse au même geste.
La dame de 40 ans a ajouté de nouveaux éléments à son témoignage lors de la quatrième journée de ce procès pour voies de fait et agression sexuelle.
Elle a dit que des crachats auraient été échangés lors de cette dispute survenue le 7 février 2013 à la résidence qu’occupait le couple à Gatineau.
«Il m’a craché dessus. Répliquer a été mon moyen de défense naturel», a-t-elle expliqué au juge Valmont Beaulieu.
GIFLES ET COUPS DE POING
Des coups de poing sur les bras auraient aussi été assenés par Patrick Brazeau à la victime alléguée alors qu’elle tentait de s’agripper aux barreaux de la rampe d’escalier du deuxième étage pour ne pas débouler les marches.
La déposition vidéo de la plaignante a par ailleurs révélé qu’elle aurait reçu des gifles au visage, sans toutefois pouvoir en spécifier le nombre.
Ces éléments s’ajoutent aux autres dévoilés depuis le début de ce procès, comme le fait que le sénateur suspendu aurait frappé la tête de la plaignante contre un mur. Celle-ci aurait aussi subi des tentatives d’étranglement et d’agressions sexuelles.
ÉGRATIGNURES ET ROUGEURS
Durant son contre-interrogatoire, l’avocat de Patrick Brazeau, Me Gérard Larocque, a relevé à plusieurs reprises que la victime n’avait mentionné aucun de ces présumés gestes aux policiers lors de ses dépositions.
En marge du procès, Me Larocque a d’ailleurs indiqué qu’il souhaitait faire témoigner son client afin d’établir des contradictions avec les déclarations de la plaignante.
«J’ai été patient, soyez patients», s’est contenté de dire Brazeau lorsqu’harcelés par les journalistes à la fin de la journée d’audiences.
Le procureur de la défense a pour sa part terminé sa ronde de questions en présentant une photo qui montre des égratignures et rougeurs que la victime alléguée aurait infligées au dos, au cou, à une épaule et à une joue de Patrick Brazeau.
Le juge Valmont Beaulieu est intervenu en après-midi pour demander à l’avocat de la défense d’accélérer son contre-interrogatoire, le qualifiant même de répétitif et de fastidieux.
«Il y a une marge entre la patience d’un juge et l’efficacité», a-t-il mentionné, tout en précisant que ce processus pouvait être intimidant pour la victime alléguée.
Il faut dire que ce procès s’étire en raison notamment des difficultés avec la traduction, la dame d’origine colombienne s’exprimant en espagnol. Le procès se poursuivra le 14 mai.