Le Journal de Montreal

La STM reçoit une avance de 31,5 M$ de Québec pour payer Bombardier

Cet argent servira à sauver la production des wagons de métro Azur à La pocatière

- STÉPHANIE GENDRON

LA pOCAtIÈrE | Le ministre de l’Économie Jacques Daoust a annoncé un «financemen­t temporaire» de 31,5 M$ pour payer la première livraison du contrat du métro de Montréal, qui s’apprêtait à accuser un retard de près d’un an en raison d’un problème de logiciel.

Ce prêt effectué à la Société de transports de Montréal permettra à l’organisati­on de payer Bombardier pour cette première livraison de quatre trains de neuf voitures chacune, même si la production n’est complétée qu’à 95 %. En janvier, on annonçait en effet un retard dans la livraison du logiciel du système de contrôle automatiqu­e, essentiel pour une utilisatio­n sécuritair­e des trains «Azur».

«Je peux vous dire qu’on n’était pas de bonne humeur quand nous avons appris cela», a lancé le ministre Daoust hier à l’usine Bombardier de La Pocatière. «Il était impératif d’agir pour préserver les 245 emplois ici et éviter la mise à pied temporaire des 145 autres, dont 20 à Sorel, pour Alstom». Il semble que le milieu se soit mobilisé et les pressions du député de Côte-du-Sud Norbert Morin ont porté leurs fruits, puisque les millions ont pu être versés, ce qui annule complèteme­nt la rupture de production appréhendé­e.

«Il faut aussi penser que l’on maintient les emplois chez les sous-traitants, un peu partout en région. Ça éclaboussa­it pas mal de gens», rappelait le maire de La Pocatière, Sylvain Hudon.

400 EMpLOIs À vENIr ?

Rappelons qu’au plus fort de la production à venir, 400 emplois devraient être créés chez Bombardier grâce à ce contrat du métro de Montréal, alors que l’on en compte 245 actuelleme­nt. On estime que 88 % des retombées se font ici au Québec. Le contrat prévoit une obligation d’au moins 60% de contenu canadien, «alors que nous en sommes maintenant à 65 %», tenait à préciser le directeur de l’usine, Gaétan Ouellet.

Jacques Daoust a terminé son annonce, en présence de nombreux travailleu­rs de Bombardier, en spécifiant que «si on était en période d’austérité, nous n’aurions pas pu effectuer ce grand coup ce matin».

ALLÉGAtION­s DE COrruptION

Quant aux possibles allégation­s de corruption de Bombardier en Afrique du Sud, rapportées par la CBC, le dossier «est clos», a commenté le directeur des communicat­ions pour Bombardier, MarcAndré Lefebvre, au Journal . «Ce sont des allégation­s non fondées. Il n’y a aucune enquête de notre côté».

En Afrique du Sud, on rapporte que la médiatrice de la République (l’équivalent du Protecteur du citoyen, selon Bombardier) a affirmé enquêter pour savoir si des pots-de-vin ont été payés dans le cadre d’un projet de train de 3 milliards accordé à un consortium dont Bombardier fait partie.

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