Le Journal de Montreal

Le beau défi de Sonia Denoncourt

- BENOIT VALOIS-NADEAU

Sans tambour ni trompette, la Québécoise Sonia Denoncourt est devenue l’automne dernier directrice de l’arbitrage de la CONCACAF, l’organisme qui encadre la pratique du soccer à travers l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes.

Sa nomination mérite d’être soulignée. L’ancienne arbitre est non seulement la première femme à occuper ce poste, mais elle est aussi l’une des rares à s’être taillé une place dans l’une des six confédérat­ions formant la FIFA.

«C’est un monde d’hommes, on ne peut pas le cacher. En même temps, la CONCACAF est gérée par des gens qui croient à l’égalité entre les hommes et les femmes, a reconnu la native de Sherbrooke en entrevue téléphoniq­ue cette semaine.

«Leur premier critère d’évaluation est toujours la compétence et la performanc­e. J’ai souvent vécu des premières dans ma carrière, mais je veux qu’on me reconnaiss­e avant tout pour mon travail, plutôt que pour mon genre.»

27 ANs sur LEs TERRAINS

C’est effectivem­ent son C.V. bien garni qui a convaincu les bonzes de la CONCACAF de faire appel à ses services pour superviser ses officiels, tous sexes confondus.

Première arbitre féminine accréditée par la FIFA, Denoncourt a officié sur les terrains verts pendant 27 ans.

Son parcours l’a mené à participer à trois Coupes du monde et deux Jeux olympiques, en plus d’arbitrer des matchs masculins au Brésil et au Salvador. Elle a également passé 10 ans au sein de la FIFA, où elle a dirigé le programme de développem­ent des arbitres féminins.

Le défi qui se pose devant la femme de 50 ans est immense. Elle doit superviser le travail des officiels de 41 fédération­s nationales différente­s, allant de puissances établies comme les États-Unis et le Mexique à de minuscules entités comme la Guyane ou Aruba.

MÉNAGE

Pour l’instant, sa priorité va aux arbitres qui possèdent le statut FIFA, c’est-àdire ceux qui peuvent oeuvrer lors de matchs internatio­naux, la grande vitrine de la confédérat­ion.

«Les arbitres de chaque niveau ont besoin d’appui, mais étant donné la charge de travail, on se concentre sur les 300 arbitres FIFA de la CONCACAF. Lorsqu’on m’a embauchée, le poste était vacant depuis un an, alors il y a beaucoup de rattrapage et de ménage à faire. Avant de penser au futur et au développem­ent, je dois aller au plus urgent.»

«En revanche, on reconnaît qu’il y a une grande disparité au sein des championna­ts nationaux. Les arbitres de la première division mexicaine et des îles Caïmans ne sont pas du même niveau. Notre objectif à long terme est donc d’uniformise­r les connaissan­ces et les formations.»

Denoncourt pourra bientôt compter sur deux adjoints qui l’aideront dans l’immense tâche qui lui a été confiée.

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