Le Journal de Montreal

50 buts, un exploit de nos jours

Dans une saison où le meilleur pointeur n’atteindra peut-être même pas les 90 points, marquer 50 buts est un exploit qui tient pratiqueme­nt du miracle.

- Jonathan BeRnieR Le Journal de Montréal

Et pas besoin de regarder bien loin pour comprendre la grandeur de l’exploit. Les 52 buts d’Alex Ovechkin sont 11 de plus que les 41 de Rick Nash, le plus proche poursuivan­t de l’attaquant russe dans cette colonne.

«Marquer 50 buts en une saison a toujours été un plateau mythique, mais pas autant qu’aujourd’hui. Ovi marque à un tel rythme que les deux gars qui le suivent dans la course au trophée Maurice-Richard sont en retard de 20 %. C’est impression­nant!» a souligné Barry Trotz, à quelques heures de l’affronteme­nt contre le Canadien.

D’ailleurs, l’entraîneur des Capitals estime que 50 buts aujourd’hui équivalent possibleme­nt à 70 dans les années 1980.

«Il y a sûrement un spécialist­e des statistiqu­es avancées qui finira par quantifier la comparaiso­n, a lancé Trotz, sourire en coin.

Selon lui, les systèmes de jeu hermétique­s et la qualité des gardiens expliquent ce phénomène.

«Les gardiens d’aujourd’hui sont d’excellents athlètes. De plus, ils ne mesurent plus 5 pieds 7 pouces, mais bien 6 pieds 5 pouces», a-t-il déclaré.

rOutINE

Depuis la saison recrue d’Ovechkin en 2005-2006, 11 joueurs ont réussi à inscrire au moins 50 buts en une saison. De ce nombre, seulement quatre ont réussi l’exploit plus d’une fois: Ovechkin (six fois), Steven Stamkos, Ilya Kovalchuk et Dany Heatley (deux fois chacun).

«D’un côté, c’est spectacula­ire de le voir marquer 50 buts. Mais de l’autre, c’est pratiqueme­nt devenu routinier, a déclaré Brooks Laich, coéquipier d’Ovechkin depuis la première saison de celui-ci dans la LNH.

En fait, on trouve ça étrange les soirs où il ne marque pas. Tellement d’occasions se présentent à lui au cours d’un match.»

DE tOutEs LEs FAÇONs

Si on exclut la saison 2012-2013 écourtée en raison du lock-out, il n’y a que deux campagnes où la vedette des Capitals ne s’est pas approchée du plateau des 50 buts: en 2010-2011 (32 buts) et en 2011-2012 (38).

Puisqu’il est coéquipier du Russe depuis une décennie, Laich est l’une des personnes les mieux placées pour témoigner de la façon dont Ovechkin s’est redéfini depuis ce temps.

«Il a traversé une période, il y a trois ou quatre ans, au cours de laquelle il était devenu trop prévisible», a expliqué Laich.

«Maintenant, il ne fait plus simplement que se présenter hors l’aile en décochant un tir. Il peut transporte­r le disque jusqu’au filet, faire dévier un tir, s’emparer d’un retour. Il peut aussi couper devant les défenseurs et marquer à partir de l’autre aile. Avoir la chance de le voir jouer à tous les matchs est un privilège», a-t-il remarqué.

Et à l’aube de la trentaine, Ovechkin ne semble pas près de ralentir.

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Après avoir inscrit son 51 e but de la saison au deuxième vingt, Alex Ovechkin a été félicité par Nicklas Backstrom, John Carlson et Marcus Johansson.

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