Cagoulés, ils terrorisent une classe de droit à l’UQAM
L’incursion de militants masqués dans un cours pour défier l’injonction obtenue par l’uqAM risque d'entraîner une escalade de violence sur le campus, alors que l’université pourrait bien chercher à faire respecter l’ordonnance.
Jeudi soir, environ sept personnes ont fait irruption dans un cours de droit, pour inciter les gens à déserter la classe, malgré une injonction accordée par la Cour supérieure qui leur interdit désormais de perturber les activités de l’UQAM. Pour éviter d’être accusés d’outrage au tribunal, les militants étaient masqués et cagoulés.
«Il est clair que ces personnes ont voulu lancer le message que ce n’est pas une injonction qui va les arrêter, croit l’avocat Rémi Bourget. Si cela se reproduit, il est clair que l’UQAM va augmenter sa sécurité.»
Impossible pourtant de savoir pour quelle stratégie optera l’UQAM, qui a même refusé de confirmer, hier, que cette perturbation avait eu lieu à l’intérieur de ses murs. Pourtant, l’enseignant qui donnait le cours a publié des photos sur les réseaux sociaux.
L’université pourrait-elle demander à des policiers de circuler en permanence sur le campus? Cela est possible, croit M e Bourget. «C’est sûr que ça fait peur. Ça pourrait aussi être plus d’agents de sécurité qui s’assurent que personne n’entre masqué dans l’UQAM. Ce qui est sûr, c’est que l’université, qui a demandé l’injonction, devra prendre les moyens de la faire respecter.»
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L’événement a donné une bonne frousse à la vingtaine d’étudiants qui assistaient à leur premier cours depuis le début de la grève. «L’ambiance était très intimidante, raconte Véronique Leroux. Ils avaient des masques, ils parlaient fort et n’arrêtaient pas d’agiter les bras.»
Une jeune femme a d’ailleurs quitté la classe en pleine crise d’angoisse, ajoute-telle. «Elle se sentait comme si elle avait vécu un hold-up.»
Les militants auraient fermé l’ordinateur de l’enseignant, et demandé à tous les étudiants de fermer le leur.
«Une manifestante avait l’injonction en main et avant de la déchirer, elle a crié: “Fuck l’injonction”», confie Daniel St-Pierre, le chargé de cours.
Les militants seraient restés une quinzaine de minutes et auraient finalement pris leurs jambes à leur cou en apprenant que des policiers étaient en route.
«J’ai vraiment eu peur, je n’ai presque pas dormi de la nuit. Je n’ai pas de cours mardi, mais il est certain que je n’irais pas si j’en avais un!» affirme Zoé ParrotLeca.
Une autre étudiante qui a tenu à garder l’anonymat a cependant confié au Journal que tout se serait bien déroulé si le chargé de cours avait gardé son calme, en attendant l’arrivée des policiers.
«Il s’est mis à leur crier dessus, et c’est là que les étudiants de la classe se sont permis de se lever, ce qui a mené à de la confrontation», raconte-t-elle.