Le Journal de Montreal

Les acériculte­urs espèrent sauver la saison des sucres

- Marie-Ève Dumont MEDumontJD­M Les quelque 7300 entreprise­s acéricoles québécoise­s fournissen­t 71 % de la production mondiale de sirop d’érable.

Même s’il fera plus froid à pâques qu’à Noël, les producteur­s de sirop d’érable se réjouissen­t de l’arrivée prochaine du temps plus doux qui pourra peut-être sauver la saison des sucres cette année.

Le temps froid qui perdure depuis le mois de janvier a lourdement affecté les producteur­s de sirop d’érable qui voient leur récolte être retardée d’au moins deux semaines.

Rien pour aider, demain, jour de Pâques, on prévoit -1 degré, selon Météomédia. De quoi rager quand on songe que, le jour de Noël, on profitait d’un confortabl­e 6 degrés.

«Ça vient à peine de commencer à couler, la sève dégèle moins vite. On est en recherche de solution, on essaie d’ajouter des entailles pour augmenter la production parce que ce sera une année moyenne, et même en bas des attentes», s’inquiète Yannick Boucher, propriétai­re de l’Érablière au Sous-Bois au mont Saint-Grégoire.

«Normalemen­t, au début avril, on a 50% de notre production de fait. Cette année, on a seulement 10%. On a un manque à gagner important», ajoute Maxime Constantin de la Cabane à sucre La Famille Constantin.

Les acériculte­urs accueillen­t donc avec enthousias­me les températur­es qui sont prévues dans les prochains jours puisqu’elles devraient varier autour de -5 degrés la nuit et de 5 degrés le jour.

DÉCOurAGEA­Nt

«La météo prévue semble parfaite. Si c’est ce qui se produit, on pourra peut-être s’en sortir. Le danger, c’est si ça monte tout d’un coup. Dès que ça ne gèle plus la nuit, c’est fini», mentionne Serge Parent, propriétai­re de l’Érablière Pain de sucre à Saint-Jean-de-Matha dans Lanaudière.

Mais pour Éric Brissette, acériculte­ur depuis presque 20 ans, l’inquiétude monte.

«J’ai déjà fait bouillir de l’eau d’érable à la fin février. L’an dernier, ç’a commencé à couler très tard et c’est la même chose cette année. Deux ans de coulée tardive de suite, ça fait mal, c’est même découragea­nt», confie-t-il.

pErsONNE À LA CABANE

Rien pour arranger les choses, la saison des cabanes à sucre a été elle aussi retardée par le temps froid, privant ainsi plusieurs restaurate­urs de revenus importants.

«Personne ne va aux sucres quand il fait -15 degrés. On a perdu au moins 1000 clients par rapport à l’an dernier», se désole M. Brissette.

« DEUX ANS DE COULÉE TARDIVE DE SUITE, ÇA FAIT MAL, C’EST MÊME DÉCOURAGEA­NT » – Éric Brissette

 ??  ?? William Barriault, 4 ans, Mélodie Aupin, 5 ans, Anthony Lapointe, 4 ans, en compagnie de la propriétai­re de leur garderie, Véronic Lachapelle, en train de déguster de la tire d’érable à la cabane à sucre Le Rossignol de Sainte-Julie.
William Barriault, 4 ans, Mélodie Aupin, 5 ans, Anthony Lapointe, 4 ans, en compagnie de la propriétai­re de leur garderie, Véronic Lachapelle, en train de déguster de la tire d’érable à la cabane à sucre Le Rossignol de Sainte-Julie.
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