Le Journal de Montreal

Un centre pour handicapés se bat pour sa survie

L’organisme communauta­ire Aux quatre poches de Bouchervil­le espère obtenir une subvention

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AGENCE QMI | un centre de Bouchervil­le accueillan­t des handicapés de plus de 21 ans risque de cesser bientôt ses activités.

Robert Rathier se bat pour que son fils, Charles-Olivier, ait sa place dans la société. Celui-ci est lourdement handicapé et fréquente, tous les jours de la semaine depuis deux ans, le programme des 21 ans et plus au Centre Aux Quatre Poches.

«Quand Charles-Olivier a fini l’école, à 21 ans, il n’y avait plus rien, plus rien pour lui, là, a déploré M. Rathier. Les enfants handicapés, les adultes handicapés, le gouverneme­nt s’en fout complèteme­nt. S’ils tombent sur l’aide sociale, qui va payer encore pour ça?», demande-t-il.

Charles-Olivier passe une partie de la journée avec une dizaine d’autres jeunes et il est stimulé par des éducateurs. Toutefois, le programme des 21 ans et plus est déficitair­e de 60 000 $ par année.

DÉFICITAIR­E

Isabelle Julien, du Centre Aux Quatre Poches, est catégoriqu­e. «Si on n’a pas de subvention, on va être obligés de fermer, a-t-elle souligné. On ne peut pas être déficitair­es comme ça pour encore plusieurs années.»

Cet organisme communauta­ire, qui fonctionne sept jours sur sept, a été créé il y a 25 ans par des parents. Il offre aussi des services à des enfants plus jeunes et handicapés. Le budget total est de 900 000 $ par année.

La moitié de cette somme provient des dons, de plus en plus difficiles à obtenir. Le tiers des montants est versé par les parents, qui doivent débourser 42 $ par jour. Une petite partie vient du programme de soutien aux organismes communauta­ires.

AUCUNE SUBVENTION

Le Centre Aux Quatre Poches ne reçoit aucune subvention du ministère de la Santé et a demandé au ministre Barrette de venir visiter les lieux. La réponse se fait attendre.

Gaétan Brunelle est un des fondateurs du centre. Son fils Philippe, qui y vient deux à trois fois par semaine, est à demi paralysé du côté gauche en plus d’avoir une déficience sévère. «Philippe fait des crises d’épilepsie tous les jours et il passe au moins une à deux nuits par semaine sans dormir», a dit M. Brunelle.

«S’il faut que ça ferme, les enfants vont aller où?» questionne Robert Rathier.

Si le programme des 21 ans et plus est abandonné, Charles-Olivier devra rester constammen­t seul avec des personnes âgées dans le CHSLD de Brossard.

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