La thèse du crash délibéré confirmée
Les données de vol du A320 montrent que le copilote a précipité l’écrasement
Paris | (reuters) Les premières analyses de l’enregistreur des paramètres de vol de l’Airbus A320 de la Germanwings qui s’est écrasé le 24 mars dans les Alpes françaises avec 150 personnes à bord confirment qu’il s’agit d’un acte volontaire, a déclaré hier le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA).
Les enquêteurs soupçonnaient déjà un acte «délibéré» de la part du copilote, Andreas Lubitz, après examen de la première boîte noire qui enregistre les conversations dans le cockpit, retrouvée dans les heures ayant suivi le crash.
L’écoute leur avait permis de déterminer qu’Andreas Lubitz s’était enfermé dans le cockpit en l’absence momentanée du commandant de bord et l’avait empêché d’y revenir en verrouillant la porte d’accès de l’intérieur.
La seconde boîte noire a été retrouvée jeudi par les équipes chargées de collecter les débris de l’Airbus A320 désintégré contre une paroi rocheuse des Alpes-de-Haute-Provence.
RÉGLAGE MODIFIÉ
Son analyse conforte les soupçons d’acte volontaire en faisant apparaître des changements de paramétrages du pilote automatique, avec une descente de plus en plus rapide vers le massif alpin, dit le BEA.
«Une première lecture fait apparaître que le pilote présent dans le cockpit a utilisé le pilote automatique pour engager l’avion en descente vers une altitude de 100 pieds puis, à plusieurs reprises au cours de la descente, le pilote a modifié le réglage du pilote automatique pour augmenter la vitesse de l’avion en descente», peut-on lire dans un communiqué.
L’enquête menée par la justice allemande, parallèlement à celle ouverte en France pour «homicide involontaire», avait également conforté la thèse d’un acte volontaire en révélant qu’Andreas Lubitz avait dissimulé un arrêt de travail qui aurait dû l’empêcher de voler le jour du crash.
FUITES
Par ailleurs, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour violation du secret professionnel afin de déterminer l’origine des fuites sur les enregistrements du cockpit de l’A320 détenus par le BEA, at-on appris de source proche de l’enquête. Le New York Times , notamment, a avancé la thèse du suicide dès le 25 mars alors que le parquet de Marseille n’avait pas révélé le contenu des conversations.