Le Journal de Montreal

QUE VAUT LE STADE OLYMPIQUE ?

- Michel Girard michel.girard@quebecorme­dia.com

rafraîchir le stade olympique dans le but d’en assurer la pérennité va coûter 220 millions de dollars. À cette facture, il faudra ajouter 200 autres millions pour recouvrir le stade avec une nouvelle toiture.

Question: vaut-il mieux effectuer cet investisse­ment de quelque 420 millions pour sauver les installati­ons du Stade olympique ou carrément le démolir et réinvestir cet argent dans la constructi­on d’un nouveau stade au centre-ville de Montréal?

Alors que les promoteurs du retour d’une équipe de baseball majeur à Montréal prônent la constructi­on d’un nouveau stade, le directeur général du Parc olympique, Michel Labrecque, préconise plutôt la sauvegarde du Stade olympique. Évidemment, il ne s’oppose pas à ce que les promoteurs du retour des «Expos» se paient un nouveau stade.

APPUI GOUVERNEME­NTAL

M. Labrecque ne prêche pas dans le vide. Le gouverneme­nt Couillard semble lui-même déterminé à sauver le monstre olympique. C’est du moins ce qu’a laissé entendre cette semaine la ministre du Tourisme et responsabl­e de la Régie des installati­ons olympiques (RIO), Dominique Vien.

«C’est une icône et un des éléments les plus visités à Montréal. On n’a pas l’intention de laisser tomber le stade», a-t-elle déclaré. Il faut toutefois lui trouver une solide vocation, de sorte à le rentabilis­er le plus possible.

Le conseil d’administra­tion de la RIO devrait bientôt remettre au gouverneme­nt Couillard une série de recommanda­tions à cette fin.

Depuis le départ des Expos en 2004, le Stade olympique se cherche littéralem­ent des activités pour essayer de justifier ne serait-ce qu’une partie de ses coûts d’entretien de l’ordre de 40millions par année.

Bien des observateu­rs se demandent s’il ne vaudrait finalement pas mieux démolir le Stade olympique au lieu de continuer à y engouffrer des centaines de millions de dollars.

LA VALEUR Du STADE

Après avoir entendu Michel Labrecque défendre cette semaine avec vigueur la sauvegarde du stade, il est évident que la démolition lui apparaît comme étant la pire des solutions.

Et, à vrai dire, il a un argument de taille, soit la valeur financière du Stade olympique et des installati­ons connexes.

En matière de coûts initiaux, la facture de la constructi­on et du parachèvem­ent du Parc olympique (stade, tour, piscines, stationnem­ents, centrale thermique, etc.) s’élève à 1,1 milliard de dollars.

En tenant compte de l’indice des prix à la consommati­on, cette facture représente aujourd’hui une «valeur» de 3,6 milliards de dollars, a fait valoir Michel Labrecque.

Bien sûr, on peut se moquer de cette «évaluation» de la valeur du Stade olympique en rétorquant à M. Labrecque: essayez donc de trouver un investisse­ur qui accepterai­t de verser une pareille somme d’argent pour acheter votre stade!

Remarquez qu’il pourrait nous répondre: la Caisse de dépôt et placement du Québec! On sait que le gouverneme­nt Couillard lui a demandé d’investir dans les infrastruc­tures de la province, dont notamment le futur SLR du nouveau pont Champlain.

Plus sérieuseme­nt, M. Labrecque soulève ici une importante question d’investisse­ment gouverneme­ntal.

Doit-on retaper notre Stade olympique de 3,6 milliards ou le laisser tomber dans la décrépitud­e jusqu’à sa démolition à coups de dizaines et de dizaines de millions?

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