Le Journal de Montreal

Une soirée magique pour Martin

- Pierre Durocher pDurocherJ­DM c pierre.durocher @quebecorme­dia.com

Lorsque les 46 314 spectateur­s se sont levés d’un seul trait pour applaudir à tout rompre russell Martin à sa première présence au bâton, on se serait cru à un match des Expos lors des belles années de la concession.

Vous vous souvenez, lorsque le Stade olympique était rempli à craquer pour applaudir les exploits des Gary Carter, Andre Dawson, Tim Raines et compagnie au début des années 1980?

Ou encore en 1994, avec les Larry Walker, Moises Alou, Marquis Grissom et autres.

La foule a réservé hier soir un vibrant accueil à Martin, un produit local qui est devenu l’un des meilleurs receveurs des ligues majeures.

«Ça m’a beaucoup touché, a raconté le nouveau porte-couleurs des Blue Jays de Toronto après le match. La foule m’a accordé plusieurs ovations. C’était malade . Je ne m’attendais pas à ça.

«J’avais tellement hâte de jouer au Stade olympique, a ajouté Martin. Mon rêve d’enfance s’est réalisé. Mes coéquipier­s, et surtout les joueurs des Reds, étaient surpris de voir que les Montréalai­s m’aimaient à ce point...»

Frappant au deuxième rang, Martin a été retiré sur trois prises à sa première visite à la plaque. Il a été blanchi en trois présences au bâton, dans une défaite de 2 à 0 aux mains des Reds de Cincinnati. Ce match préparatoi­re n’a duré que deux heures et neuf minutes.

«Dans mes rêves, ça se passait autrement. J’obtenais une couple de points produits!»

LARMES

La performanc­e de Martin au bâton n’a rien changé à cette soirée magique, chargée d’émotion. Tout a commencé lorsque son père âgé de 70 ans a joué les hymnes nationaux sur son saxophone.

«C’est venu me chercher, a-t-il dit. Il a joué avec son coeur et je n’ai pu retenir mes larmes à la fin.

«Oui, ce fut une journée très émotive. Je me suis senti comme un kid , comme si je venais de disputer mon premier match dans les ligues majeures.»

Martin a effectué le trajet du centrevill­e au Stade olympique en métro en compagnie de son père. C’était dans le cadre d’un documentai­re qui sera présenté le mois prochain sur Sportsnet.

«Ça m’a rappelé de bons souvenirs, lorsque je prenais ce moyen de transport pour me rendre au stade avec lui.»

À peine quelques usagers du métro l’ont reconnu.

«C’est à cause de ma barbe de bûcheron!» a dit Martin en riant.

LE TERRAIN, SON REFUGE

Le receveur reçoit plus d’attention médiatique que jamais depuis qu’il a signé ce contrat de cinq ans pour 82 millions l’automne dernier.

«Ça fait partie de mon travail de répondre aux demandes d’entrevue. Une fois que le match commence, le terrain devient mon refuge», a expliqué Martin.

PRÊT À AIDER Montréal

Il a répété qu’il rêve ardemment de revoir une équipe à Montréal.

«Je suis prêt à aider de n’importe quelle façon. Si on veut en discuter avec moi, je serai tout oreille. Il y a beaucoup de Québécois qui s’ennuient du baseball.»

Martin s’attend à de belles choses des Blue Jays cette saison. On sait que l’équipe torontoise n’a participé à aucun match éliminatoi­re depuis la conquête de la Série mondiale en 1993.

«On mise sur une belle force de frappe, a-t-il commenté. Les gars qui me suivent dans le rôle des frappeurs, Jose Bautista, Edwin Encarnacio­n et Josh Donaldson, sont, selon moi, les meilleurs troisième, quatrième et cinquième frappeurs dans la ligue. La clé de nos succès sera cependant à la défensive. Il sera important de bien appuyer nos lanceurs.»

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