Un policier ivoirien veut l’aide de Google et Microsoft contre la fraude
NICOLET | Un policier de la Côte d’Ivoire dénonce Google et Microsoft en matière de cybercriminalité. Ces grandes sociétés détiendraient des preuves importantes, mais refuseraient de les donner aux autorités.
Le commandant Guelpetchin Ouattara aimerait que certaines grandes entreprises répondent aux demandes du service de Lutte contre la cybercriminalité de la Côte d’Ivoire.
«Il faut que le secteur privé nous donne accès aux scènes de crime. Pourquoi, pour ce type de crime, on ne nous ouvrirait pas les portes? Souvent, on n’a pas de réponse du tout. On n’a pas de coopération de Google et Microsoft, et ce n’est pas faute d’avoir essayé.»
Il a fait cette déclaration lors d’un sommet sur la cybercriminalité qui s’est tenu à l’Institut de police de Nicolet, hier.
Selon le policier, Facebook et Western Union collaborent mieux, mais les délais restent très longs, 16 jours au minimum.
La Côte d’Ivoire est reconnue pour ses nombreux fraudeurs qui envoient des demandes d’aide par courriel.
LUTTE DIFFICILE
Le directeur de la police nationale française et président de Francopol Émile Pérez admet que, trop souvent, c’est une fin de non-recevoir lorsque des données sont demandées à des entreprises privées aux fins d’enquête.
«Il ne s’agit pas de mettre de la pression sur ces sociétés par contre, dit-il. Il s’agit de travailler ensemble, malgré nos intérêts divergents. Il faut établir des passerelles entre les secteurs publics et privés.»
Le commandant Guelpetchin Ouattara n’a que cinq policiers dans son équipe de lutte contre la cybercriminalité. Le problème est difficile à enrayer. «On se bat avec les moyens qu’on a. Même si nos pays sont pauvres, on consacre quand même de l’argent à gérer le problème.»
Le nombre de cas élevé de cyberdélinquance dans ce pays complique les choses. Le commandant assure qu’il n’y a pas de réseau de cybercriminalité en Côte d’Ivoire, et que ce milieu n’est pas lié au crime organisé.
À PETITS PAS
Le service de Lutte contre la cybercriminalité est parvenu à instaurer des règles plus strictes en matière de surveillance des connexions internet dans les cybercafés en Côte d’Ivoire, qui sont des milieux très populaires fréquentés par les jeunes.
Un autre point amélioré récemment est l’identification des cartes SIM, qui pouvaient rester anonymes avant 2012.
«Les structures sont en train de se mettre en place pour discipliner internet. L’important, c’est qu’on existe», conclut M. Ouattara.
« On n’a pas de cOOpératiOn de GOOGle et MicrOsOft, et ce n’est pas faute d’avOir essayé »
– Guelpetchin Ouattara