Le Journal de Montreal

Un répit pour les automobili­stes ?

La forte hausse du prix à la pompe observée hier ne devrait pas se reproduire cet été

- Marie-Ève Dumont MEDumontJD­M c marie-eve.dumont @quebecorme­dia.com 514.599.5888 8033

Même si le prix de l’essence a fait un bond de 10 sous hier, les analystes prévoient un répit pour les automobili­stes cet été avec un coût du litre à la pompe qui devrait se maintenir autour de 1,20 $.

l∫ «C’est une longue fin de semaine aux États-Unis, alors il y a une plus forte demande et les prix ont augmenté hier. Mais le prix devrait redescendr­e pour le reste de l’été parce que la demande est stable et les réserves sont suffisante­s», soutient Roger McKnight, l’analyste pétrolier en chef pour En-pro, expert du contrôle des coûts de l’énergie pour les entreprise­s.

En effet, si les tensions au MoyenOrien­t ne s’accentuent pas durant l’été et si aucun ouragan ne bouleverse nos voisins du Sud, le prix à la pompe devrait être plus stable pour les prochains mois.

«C’est un marché très volatil, alors c’est vraiment difficile à prévoir. On ne devrait pas revoir le prix de l’essence à 1,00 $, mais pas à 1,50 $ non plus. Autour de 1,20 $ ou 1,25 $ est le plus probable», ajoute Dan McTeague, analyste senior pétrolier pour gasbuddy.com.

Le prix affiché à la pompe qui est passé en une journée de 1,18 $ à environ 1,30 $ hier matin à Montréal a fait craindre le pire pour l’été.

Pour CAA-Québec, cette hausse n’est pas surprenant­e puisque les profits à la pompe étaient faibles depuis le début de la semaine.

HAUSSE SALÉE

Mais c’est le prix à payer pour avoir droit à une saine compétitio­n qui est profitable pour le consommate­ur, selon Carol Montreuil, vice-président de l’Associatio­n des carburants.

«Contrairem­ent à ce qu’on pense, il y a une féroce compétitio­n à Montréal. Les prix baissent et baissent jusqu’à ce que le profit du détaillant s’approche de zéro, puis ça remonte. C’est plus avantageux pour l’automobili­ste, qu’un prix fixe et réglementé», insiste-t-il.

Mais la facture d’un plein pourrait être encore plus basse, si on se fie au prix du baril de pétrole brut qui demeure assez stable depuis quelques mois. Pourtant, l’automobili­ste montréalai­s en tire très peu de bénéfice, selon les experts consultés par Le Journal.

LE DOLLAR NUIT

À titre d’exemple, alors que le coût du baril oscillait autour du 100 $ l’été dernier, le prix affiché était près de 1,40 $ le litre à la station-service. Cette année, le baril se maintient à environ 60 $, mais le prix à la pompe ne chute pas en conséquenc­e.

Pourquoi? Le dollar canadien est à la baisse.

«Le prix du pétrole brut se négocie en dollar américain, alors on a de 8 à 12 cents de plus le litre directemen­t sur notre facture à cause de la faiblesse du huard», explique M. McTeague.

L’augmentati­on des prix de raffinage, les taxes imposées par les gouverneme­nts sur l’essence ainsi que la nouvelle taxe sur le carbone sont aussi parmi les facteurs qui empêchent les automobili­stes de profiter de la baisse du baril de pétrole brut.

« ON A UN 8 À 12 CENTS DE PLUS LE LITRE DIRECTEMEN­T À CAUSE DE LA FAIBLESSE DU HUARD » – Dan McTeague

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Le prix à la pompe hier était sensibleme­nt le même que celui affiché le 16 septembre 2014 (photo), mais le prix du baril de pétrole était alors beaucoup plus élevé.
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