Un répit pour les automobilistes ?
La forte hausse du prix à la pompe observée hier ne devrait pas se reproduire cet été
Même si le prix de l’essence a fait un bond de 10 sous hier, les analystes prévoient un répit pour les automobilistes cet été avec un coût du litre à la pompe qui devrait se maintenir autour de 1,20 $.
l∫ «C’est une longue fin de semaine aux États-Unis, alors il y a une plus forte demande et les prix ont augmenté hier. Mais le prix devrait redescendre pour le reste de l’été parce que la demande est stable et les réserves sont suffisantes», soutient Roger McKnight, l’analyste pétrolier en chef pour En-pro, expert du contrôle des coûts de l’énergie pour les entreprises.
En effet, si les tensions au MoyenOrient ne s’accentuent pas durant l’été et si aucun ouragan ne bouleverse nos voisins du Sud, le prix à la pompe devrait être plus stable pour les prochains mois.
«C’est un marché très volatil, alors c’est vraiment difficile à prévoir. On ne devrait pas revoir le prix de l’essence à 1,00 $, mais pas à 1,50 $ non plus. Autour de 1,20 $ ou 1,25 $ est le plus probable», ajoute Dan McTeague, analyste senior pétrolier pour gasbuddy.com.
Le prix affiché à la pompe qui est passé en une journée de 1,18 $ à environ 1,30 $ hier matin à Montréal a fait craindre le pire pour l’été.
Pour CAA-Québec, cette hausse n’est pas surprenante puisque les profits à la pompe étaient faibles depuis le début de la semaine.
HAUSSE SALÉE
Mais c’est le prix à payer pour avoir droit à une saine compétition qui est profitable pour le consommateur, selon Carol Montreuil, vice-président de l’Association des carburants.
«Contrairement à ce qu’on pense, il y a une féroce compétition à Montréal. Les prix baissent et baissent jusqu’à ce que le profit du détaillant s’approche de zéro, puis ça remonte. C’est plus avantageux pour l’automobiliste, qu’un prix fixe et réglementé», insiste-t-il.
Mais la facture d’un plein pourrait être encore plus basse, si on se fie au prix du baril de pétrole brut qui demeure assez stable depuis quelques mois. Pourtant, l’automobiliste montréalais en tire très peu de bénéfice, selon les experts consultés par Le Journal.
LE DOLLAR NUIT
À titre d’exemple, alors que le coût du baril oscillait autour du 100 $ l’été dernier, le prix affiché était près de 1,40 $ le litre à la station-service. Cette année, le baril se maintient à environ 60 $, mais le prix à la pompe ne chute pas en conséquence.
Pourquoi? Le dollar canadien est à la baisse.
«Le prix du pétrole brut se négocie en dollar américain, alors on a de 8 à 12 cents de plus le litre directement sur notre facture à cause de la faiblesse du huard», explique M. McTeague.
L’augmentation des prix de raffinage, les taxes imposées par les gouvernements sur l’essence ainsi que la nouvelle taxe sur le carbone sont aussi parmi les facteurs qui empêchent les automobilistes de profiter de la baisse du baril de pétrole brut.
« ON A UN 8 À 12 CENTS DE PLUS LE LITRE DIRECTEMENT À CAUSE DE LA FAIBLESSE DU HUARD » – Dan McTeague