Du tofu pas si soyeux
Le fabricant montréalais en est à sa cinquième amende pour sa malpropreté
Le transformateur vient de recevoir deux amendes de 2000 $ chacune pour «l’insalubrité générale des lieux» après trois autres amendes pour la même raison.
Certains entrepreneurs semblent plus durs d’oreille que d’autres. Les Produits alimentaires Oriental, qui transforme des fèves pour la fabrication de tofu frais, de tofu frit et de boissons de soya, semble l’un d’eux si l’on se fie à sa feuille de route.
Depuis 2009, l’entreprise, située au 6909, rue Marconi, à Montréal, reçoit une amende par année pour malpropreté.
CRASSE ET MOISISSURE
La dernière visite des inspecteurs ayant conduit à une amende s’est déroulée le 14 avril 2014. Il est difficile de croire en lisant leur description de l’état des lieux que le propriétaire Lap Yan Chan avait précédemment reçu plusieurs visites assorties de mises en garde pour remédier à la situation.
«Les inspecteurs cherchent des poux. Ça fait 30 ans que je suis ouvert, alors pourquoi cinq amendes maintenant?» demande M. Chan.
La réponse se trouve dans les nombreux rapports d’infraction. À commencer par la grande salle de production, où le bas des murs était parsemé de résidus et de moisissure.
Une table de pressage des fèves ne payait pas plus de mine. Elles étaient encroûtées de matières jaune et brun.
«À l’extrémité de cette table, sur les structures métalliques, le mur et le plancher, il y avait de la moisissure noire, de la rouille et des particules organiques en décomposition», écrit la police de la salubrité dans son rapport d’infraction.
Pour le reste, on a entre autres dénoncé des croûtes multicolores sur le couvercle du pasteurisateur alors que le réservoir était plein de dégoulinades, avec un tuyau complètement rouillé.
ET AUSSI DES RONGEURS
Les inspecteurs ont aussi vu des excréments de rongeurs dans l’entrepôt, mais n’ont pas sévi, et ce, même si le même constat avait été fait trois mois plus tôt lors d’une précédente visite. Plusieurs problèmes de propreté dénoncés en janvier étaient toujours présents en avril, dont l’insalubrité du pasteurisateur. Mais plusieurs autres avaient été réglés, comme des traces de moisissure dans un énorme réservoir où les fèves trempaient ainsi qu’une «matière gluante brune moisie» dans la chambre froide.
Ces visites ont incité un juge à condamner le commerce à deux amendes de 2000 $ pour sa malpropreté le 25 février. Il avait déjà reçu des peines de 1000 $ en février 2012, ainsi que deux autres en janvier 2011 pour les mêmes problèmes.