25% QUÉBÉCOIS
PLUS CHER POUR MANGER
QUÉBEC | Une fAmille de Québec A constAté que se nourrir de produits locAux étAit un véritAble défi. En plus d’être 25 % plus cher, lA vAriété est loin d’être Au rendez-vous dAns les épiceries.
Pendant quinze jours, Le Journal a analysé le panier d’épicerie d’une famille de deux adultes et de trois enfants dont la mission consistait à prioriser les aliments du Québec. «C’est plus difficile que je pensais. Je croyais que les produits seraient mieux identifiés», a confié Catherine Caron, mère de famille et éducatrice spécialisée. En excluant certains types de denrées comme la viande, Mme Caron a tout de même dû débourser près de 25 % de plus en moyenne pour nourrir sa famille. Les achats ont été réalisés dans un supermarché de son choix (IGA) les 27 juin et 5 juillet dernier. Le comparatif a été établi à partir d’une liste d’une vingtaine de produits, sans tenir compte également des fruits et des légumes dont les prix sont trop tributaires des saisons.
«Je m’attendais à ce que les produits du Québec soient plus chers, mais je ne pourrais pas me permettre de faire ces choix-là tout le temps», a affirmé Mme Caron.
Cette dernière se dit prête à faire son effort de guerre pour encourager la consommation locale, mais à une condition: que le portefeuille n’en souffre pas.
«C’est très égoïste, mais je vais d’abord penser à ma famille. Je n’ai pas de contrôle sur l’hypothèque, mais j’en ai un sur l’épicerie. Je ne vois pas pourquoi je me priverais d’économiser là où c’est possible.»
INÉVITABLE, SELON UN EXPERT
Pour Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté de gestion de l’Université Dalhousie, les écarts de prix sont inévitables.
«Les produits locaux vont toujours coûter plus cher parce que le consommateur ne bénéficie pas des économies d’échelle que les grandes productions procurent au détail. On a un climat nordique et on compte huit millions de consommateurs au Québec, il est très difficile de compétitionner contre d’autres économies comme les États-Unis, le Mexique ou l’Asie», a-t-il noté.
Selon lui, les Québécois restent de manière générale plus sensibles à la provenance des aliments. Même Walmart Canada a adapté sa stratégie pour faire la promotion des produits québécois.
Outre les prix plus élevés, le temps nécessaire à la lecture de chaque étiquette a rendu l’expérience éprouvante pour la jeune maman qui a dû consacrer plus de deux heures de son précieux temps pour faire ses emplettes.