Le pape visite Auschwitz en silence
OSWIECIM | (AFP) «Seigneur, aie pitié de ton peuple, Seigneur pardon pour tant de cruauté», a écrit le pape François, dans le livre d’or d’Auschwitz, qu’il a visité en gardant le silence, hier.
Solitaire et recueilli, le visage grave, le souverain pontife a traversé à pied le célèbre portail orné des mots «Arbeit macht frei» (Le travail rend libre), arrivant à l’ancien camp nazi, près de Cracovie.
Ayant à peine franchi l’entrée, il s’est assis sur un banc et s’est plongé dans une prière silencieuse, la tête penchée, les yeux parfois fermés, pendant plus de 10 minutes.
Une voiture électrique l’a transporté à proximité du Mur de la mort, où les Allemands nazis avaient exécuté des milliers de prisonniers d’une balle dans la tête.
RESCAPÉS
Un groupe de 12 rescapés du camp de la mort, Polonais, Juifs et Roms, dont la violoniste de l’orchestre du camp, Helena Dunicz-Niwinska, 101 ans, l’y attendait.
Le pape a échangé quelques mots avec chacun d’entre eux, puis a allumé un cierge devant le Mur de la mort, qu’il a touché de la main.
Une des rescapées, Janina Iwanska, 86ans, a déclaré à l’AFP qu’elle était «très émue».
«Je voulais m’agenouiller devant lui, mais il m’a pris dans les bras et embrassé sur les deux joues», a-t-elle confié à l’AFP par téléphone quelques minutes après la rencontre.
Le pape lui a paru «non seulement très triste, mais également très fatigué».
François est allé prier dans la cellule de la mort du saint polonais Maximilian Kolbe, un prêtre qui a offert sa vie pour sauver celle d’un père de famille.
Il s’est ensuite rendu dans le camp d’Auschwitz II - Birkenau.
Après avoir passé la porte du camp, il s’est déplacé à bord d’une voiture électrique le long des rails posés par les nazis pour permettre aux trains remplis de déportés d’aller directement vers les chambres à gaz et les crématoriums, l’extermination étant organisée comme une industrie.