Un « stratagème cynique »
ALEP | (AFP) Pour Karim Bitar, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), «les habitants (des secteurs rebelles) d’Alep font face à un terrible dilemme, ils ont le choix entre risquer de mourir de faim ou risquer de mourir dans leur fuite».
La tragédie syrienne a souvent montré que l’humanitaire a été utilisé comme stratagème cynique servant des intérêts géopolitiques», a-t-il dit.
Le régime a en effet eu recours à la tactique du siège pour soumettre la rébellion dans d’autres régions du pays.
Depuis Genève, des médecins syriens actifs en zones rebelles ont averti que dans ce secteur d’Alep tenu par les insurgés, que les forces prorégime cherchent depuis des mois à reconquérir, une société entière était «en train d’être éradiquée sous les yeux du monde».
Selon des analystes, la perte d’Alep par les insurgés représenterait un tournant dans une guerre qui a fait plus de 280 000 morts depuis 2011 et poussé des millions de personnes à la fuite.
«La rébellion ne représenterait alors plus une menace stratégique pour le régime», selon Emile Hokayem, de l’International institute for strategic studies.
COULOIRS DE LA MORT
«Il n’y a pas de couloirs humanitaires à Alep», a, de son côté affirmé Ahmad Ramadan, membre de la Coalition de l’opposition en exil et originaire de la ville. «Ces couloirs, les habitants d’Alep les appellent les couloirs de la mort».
D’autre part, non loin de la deuxième ville de Syrie, au moins 10 civils, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été tués dans des raids sur la localité rebelle d’Atareb, selon l’OSDH, qui a parlé de «nouveau massacre» et ne pouvait pas dire s’il avait été mené par l’aviation syrienne ou par celle de son allié russe.
Dans le nord-ouest du pays, l’ONG Save the Children a indiqué qu’une maternité qu’elle soutient dans la province d’Idleb et qui soigne plus d’un millier de femmes a été bombardée hier.