Un véritable tourbillon verbal
Julien Lacroix efficace dans son show Voisiquement-moi
Le spectacle Voisiquement-moi de Julien Lacroix nous emporte dans une véritable frénésie verbale qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui est parfaitement maîtrisée et dangereusement efficace.
Le spectacle s’ouvre sur un faux documentaire de sa vie, à la sauce de vedettes populaires déchues. Tout est exagéré et ça fonctionne: le public est déjà hilare avant même que l’humoriste ne soit monté sur scène. Julien Lacroix a su utiliser sa nervosité comme carburant pour son personnage de gars baveux, un peu mésadapté et arrogant. Il prend du temps pour interagir avec son public et sait comment faire mouche à partir des réponses qu’on lui donne.
Julien Lacroix prend un malin plaisir à provoquer son public avec des blagues poussées à l’extrême du politiquement correct. Il dit essayer de voir le racisme positivement, en affirmant notamment que «les Arabes sont chanceux, ce sont les seuls qui peuvent se promener en joggings gris sans se faire traiter de B.S.!» On sent la foule sur ses gardes et un peu nerveuse, mais l’humoriste trouve toujours le mot pour rendre acceptables ses observations les plus choquantes.
SKETCHS ET TALK-SHOW
Un des moments forts du spectacle est sans contredit lorsque Gabriel d’Almeida Freitas le rejoint sur scène dans une parodie des invités de talk-show qui vise dans le mille. Entre ton mielleux et réponses complètement décousues, Julien Lacroix se lance dans une chanson qui est une espèce d’amalgame de tout ce qui s’est fait de plus kitsch dans la musique québécoise, provoquant l’hilarité générale dans la salle. Julien Lacroix est véritablement au sommet de sa forme dans ses moments de délire absurde, souvent accompagnés d’un tsunami de mots à peine articulés et dont le bégaiement qui en résulte est franchement drôle.