Le Journal de Montreal

La reconnaiss­ance de Peter MahovLich

La Série du siècle entre la LNH et la formation nationale de l’Union soviétique en septembre 1972 est gravée à jamais dans la mémoire des amateurs qui l’ont vécue. Les acteurs de cette série feront une tournée dans quatre villes canadienne­s bientôt, dont

- Marc de foy marc.defoy@quebecorme­dia.com

Peter Mahovlich est reconnaiss­ant d’avoir pu participer à la Série du siècle. Car il ne s’attendait pas du tout à ce que ses services soient sollicités par l’équipe canadienne.

«Ce fut une grande surprise, dit-il. «Je sais que John Ferguson avait beaucoup insisté auprès de Harry Sinden pour que Serge Savard et moi fassions partie de la formation.»

Ferguson connaissai­t très bien les deux joueurs puisqu’ils avaient évolué à leurs côtés avec le Canadien.

Il avait développé une grande amitié avec Savard.

Les deux raffolaien­t des courses sous harnais et il était fréquent de les voir ensemble à l’hippodrome Blue Bonnets. Ils allaient souvent à Saratoga Springs, accompagné de Claude Ruel.

Les deux sont restés soudés jusqu’à ce que Ferguson soit emporté par un cancer en 2007.

Mahovlich avait de son côté côtoyé Ferguson durant deux saisons avec le Canadien.

En 1971, dernière année de Ferguson avec le Tricolore, la saison s’était terminée par un défilé de la coupe Stanley, que personne n’avait prévu, sur la rue Sainte-Catherine.

C’était l’époque d’or du Canadien.

JOUEUR SOUS-ESTIMÉ

Savard ne tarit pas d’éloges envers Mahovlich, dont le grand handicap aura été de jouer dans l’ombre de son frère Frank. Peter était un excellent joueur. On disait de lui qu’il était un «mangeux de puck», pourtant, c’est lui qui détient le record du plus grand nombre de mentions d’aide en une saison chez le Canadien avec 82, marque réalisée lors de la saison 1974-1975.

Il a connu deux saisons consécutiv­es supérieure­s à 100 points et quatre saisons variant entre 34 et 36 buts avec le Tricolore.

«J’ai toujours dit qu’il était un des joueurs les plus sous-estimés de cette époque», affirme Savard.

«Steve Shutt, qui jouait à ses côtés, n’a pas connu une saison de 60 buts pour rien. Peter est un gars extraordin­aire. Je me demande s’il ne sera pas élu au Panthéon du hockey un jour. Il arrive parfois que l’on voie une personne d’un oeil différent avec un décalage de 20 ou 30 ans.»

GROS BUT

Savard estime que Mahovlich a marqué un des buts les plus importants de la Série du siècle.

«Lors du deuxième match, à Toronto, il avait déjoué Vladislav Tretiak sur une échappée durant une infériorit­é numérique», se souvient-il.

«Ce but, qui nous avait donné une avance de 3 à 1, fut un tournant dans la série. Si on avait perdu ce soir-là, c’en aurait été fait de nos chances.»

Les joueurs canadiens avaient dû se contenter d’un verdict nul de 4 à 4 lors du match suivant à Winnipeg.

La portion canadienne avait pris fin par une amère défaite de 5 à 3 à Vancouver, de sorte que les Canadiens avaient quitté le pays avec un déficit de 1-2-1.

«J’écoulais surtout les désavantag­es numériques au début de la série», indique Mahovlich.

«Quand je voyais Stan Mikita [qui était naturalisé Canadien] dans les gradins, je me disais que ça n’avait aucun sens que je joue à sa place.

«Ce n’est que dans le huitième match que j’ai joué dans un trio régulier. J’ai disputé les deux dernières périodes à l’aile gauche, à côté de Phil Esposito et d’Yvan Cournoyer.»

Et c’est avec le duo Esposito-Cournoyer que Paul Handerson a marqué le but vainqueur à 34 secondes de la fin de la série.

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