Le Journal de Montreal

L’influence de Bobby Orr

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Trois gros noms manquaient à l’appel dans l’équipe canadienne pour la Série du siècle: Bobby Orr, Bobby Hull et Jean-Claude Tremblay.

Orr soignait une blessure au genou, lui qui avait conduit les Bruins à une deuxième conquête de la coupe Stanley en trois ans en mai 1972.

De leur côté, Hull et Tremblay furent boudés par les dirigeants de la Ligue nationale pour s’être joints à la nouvelle Associatio­n mondiale de hockey, qui se voulait la rivale de la LNH.

Ces trois joueurs auraient été indiscutab­lement de gros atouts pour Équipe Canada, qui fourmillai­t déjà de joueurs vedettes.

«Orr avait tout de même été d’une grande utilité à l’équipe par sa seule présence», raconte Serge Savard.

«Il était toujours avec nous. Il nous avait grandement aidés.»

Car en plus de découvrir un rival de taille, le climat ne fut pas toujours au beau fixe au sein de l’équipe canadienne.

L’amitié entre joueurs adverses n’était pas tolérée dans la LNH. John Ferguson traversait la rue pour ne pas avoir à croiser un rival ou lui tournait carrément le dos.

BEAUCOUP DE MONDE À SATISFAIRE

Les dirigeants d’Équipe Canada avaient retenu 36 joueurs de façon à leur permettre de disputer des matchs simulés durant le camp d’entraîneme­nt à Toronto.

Tous avaient reçu l’assurance qu’il prendrait part au moins à un match durant la série. Mais la tournure des événements a fait que les choses ne se sont pas passées ainsi.

À Moscou, Vic Hadfield, qui avait inscrit 50 buts la saison précédente avec les Rangers, déserta l’équipe.

Les jeunes Gilbert Perreault et Richard Martin, peu utilisés aussi, rentrèrent à Buffalo à la demande de Punch Imlach.

Jocelyn Guèvremont prit le chemin de Vancouver. L’affaire avait fait grand bruit. Les joueurs furent traités comme des déserteurs par les médias, pire, des traîtres à la nation!

L’expériment­é gardien Eddie Johnston, tout comme les jeunes Marcel Dionne, Dale Tallon et Brian Glennie, restèrent même s’ils ne furent pas utilisés.

Tout fut oublié lorsque l’équipe revint au pays avec la victoire.

«Si on avait remporté les huit matchs, on ne parlerait pas de cette série aujourd’hui», pense Mahovlich. Vraiment? «J’en suis convaincu», répond-il. «Ce fut un de ces événements qu’on expériment­e une fois dans sa vie. Cette série a changé le hockey.»

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