Une privation logique
J’ai le bonheur de participer à mes premiers Jeux olympiques et la petite fille en moi aimerait aller à la cérémonie d’ouverture, mais je sais très bien que ce ne serait pas une bonne décision.
Notre tournoi de rugby débute le lendemain, le samedi 6août, alors on ne peut pas se permettre de passer quatre à cinq heures à nous remplir d’émotions de cette façon, parce que ça nous demanderait trop d’énergie. Oui, c’est grandiose et ce serait excitant de vivre l’événement dans le stade, mais ce serait trop usant.
Nous ne serons pas les seules à la manquer. Ça m’étonnerait de voir une seule joueuse parmi toutes les équipes de rugby féminin y participer. Je ne serais même pas surprise que les hommes, dont le tournoi commence le lundi suivant, décident également de s’en abstenir.
LIMITER LES DISTRACTIONS
On va plutôt profiter du fait que notre compétition coïncide avec le début des Jeux pour limiter les distractions. Dans le fond, toutes les équipes de rugby sont dans le même bateau. Aucune joueuse de rugby au monde n’a participé à des Jeux olympiques.
Il n’y a donc aucun vétéran de notre sport pour nous aider à notre préparation. Par contre, nous avons entendu les témoignages de plusieurs athlètes d’autres sports, comme Cassie Campbell (hockey) et Krista Guloien (aviron), afin de nous guider dans notre aventure olympique.
On essaiera donc de créer la bulle qu’on traîne de tournoi en tournoi pour performer le mieux possible. Retrouver nos routines s’annonce comme un défi parce que ça va être un environnement complètement différent des tournois des Séries mondiales. Tout risque d’être différent aux Olympiques. On ne doit pas s’attendre à retrouver les mêmes conditions auxquelles on est habitué chez nous avec notre terrain et nos propres affaires. On arrive dans n’importe quel tournoi avec la même approche, soit de faire le plus de choses possible comme on les connaît, mais on conserve toujours une attitude d’ouverture.
Il règne une forme nouvelle d’excitation à l’approche des Jeux. C’est pour ça qu’il faudra profiter aussi de cette expérience unique de jouer aux Jeux olympiques pour la première fois. On est content d’obtenir ce privilège de devenir les premières messagères du rugby à 7 olympique.
DÉCOUVRIR D’AUTRES SPORTS
Cette première expérience olympique, j’ai l’intention de la vivre. Quand notre compétition sera terminée, on va vraiment pouvoir se saisir de cette frénésie de l’olympisme. Ce sera la deuxième fois que je vais participer à des Jeux multisports, mais lors des Jeux panaméricains de l’an dernier, on avait quitté Toronto après notre compétition. Cette fois, je pourrai m’imprégner de l’atmosphère du village des athlètes.
J’aimerais aller voir des sports que je connais moins. Durant notre seule journée libre aux Jeux panaméricains, je me souviens être allée voir un match de water-polo. C’est vrai que c’est l’équipe canadienne qui était en action, mais j’avais réellement apprécié de découvrir un sport aussi physique et intense.
J’ai déjà pratiqué plusieurs autres sports, dont la natation et le volleyball, alors il y a quand même quelques légendes que j’aimerais voir compétitionner. L’idée, c’est de s’ouvrir sur les autres sports et de découvrir autre chose parce que, chez moi, je me réveille en pensant au rugby, je joue au rugby toute la journée et je me couche le soir après avoir analysé nos pratiques ou visionné des matchs de rugby! –