Le maire de Rio attaque l’organisation des Jeux
Selon lui, des problèmes de gestion ont miné le Village olympique
RIO DE JANEIRO | (AFP) À une semaine des Jeux, le front uni des organisateurs s’est brisé: le maire de Rio a accusé le comité d’organisation, Rio2016, de «problème gravissime de gestion» du Village olympique, tandis que le feuilleton des suspensions russes reprenait au détriment de huit haltérophiles.
«Ça a été une faille inacceptable, c’est dommage, parce que c’était le coup d’envoi des JO», a lancé Eduardo Paes dans une interview au vitriol publiée hier dans le quotidien O Estado de S. Paulo.
«Le Village olympique était prêt et, durant les trois mois où il est passé sous le contrôle du comité organisateur, il y a eu un problème gravissime de gestion. Pendant ces trois mois, on a pénétré dans les appartements et des choses ont été volées», a-t-il accusé.
«Les portes restaient à moitié ouvertes, il y a eu un manque d’attention du comité organisateur, objectivement», a-t-il poursuivi. À la remise du lotissement à Rio2016, «il ne manquait pas une cuvette de toilettes, pas une lampe. Tout cela a malheureusement été volé au long de ces trois mois.»
Selon plusieurs médias brésiliens, les déprédations dans le Village, qui avaient entraîné le départ fracassant de la délégation australienne, auraient été causées par des ouvriers mécontents des retards de paiements salariaux.
AUCUN HALTÉROPHILE RUSSE AUX JEUX
Pendant ce temps-là, les délégations continuaient d’affluer hier, notamment certains des réfugiés qui composeront une équipe inédite, ou encore l’Espagne avec une délégation de 320 personnes.
Celle des Russes a rejoint jeudi soir un premier petit groupe arrivé dès le week-end dernier. La Russie, engluée dans un scandale de dopage, reste le principal point d’interrogation sportif de l’avantJO.
Hier, les huit haltérophiles russes ont été privés de JO par leur Fédération internationale (IWF). Deux l’avaient déjà été par leur comité olympique. L’IWF est la première «fédé» internationale à bannir tous ses sportifs russes de Rio-2016.
De son côté, la nageuse Yuliya Efimova avait annoncé avoir fait appel de sa suspension devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Mais ce dernier a indiqué hier matin à l’AFP que ni elle ni aucun autre sportif russe exclu n’avait pour l’heure déposé le moindre appel.
GYMNASTIQUE ET BOXE
Selon le dernier recensement, 117 sportifs russes sont d’ores et déjà identifiés comme officiellement exclus des Jeux de Rio. Soit près d’un tiers de la délégation russe initialement envisagée.
Si certaines fédérations ont appliqué ces critères à la lettre, comme l’athlétisme (67 sur 68 exclus par l’IAAF) ou l’aviron (22 sur 28 virés par la FINA), d’autres ont été moins coopératives. Et certaines n’avaient toujours pas répondu hier, comme la gymnastique ou la boxe, deux sports où la Russie est particulièrement puissante.