Des épis de maïs plus petits et moins abondants cette année
Les Québécois qui raffolent du maïs seront déçus cet été. Les épis risquent d’être plus petits et moins abondants en raison du printemps très sec.
«Habituellement, on déborde de maïs pour les festivals et les villes qui font des épluchettes, mais pas cet été», remarque la propriétaire de la Ferme Quinn sur l’île Perrot, Stéphanie Ménard.
Le manque de précipitations en mai et juin a rendu ses champs trop secs, et de nombreux plants accusent du retard.
Sa ferme accueille quand même ce week-end ses premiers clients qui cueillent les épis directement dans ses champs.
Mais si auparavant, les cueilleurs pouvaient s’y rendre pendant cinq fins de semaine, Mme Ménard ne pense pas pouvoir permettre l’autocueillette plus de deux week-ends cette année.
«Nous allons perdre de l’argent, c’est certain», croit-elle.
De plus, les plants n’ont pas tous poussé à la même vitesse en raison de la sécheresse, ce qui l’obligera à passer plusieurs fois entre les champs au lieu d’une seule une fois.
PLUS PETITS
S’il ne craint pas de perdre de l’argent, le fermier de Laval Martin Marineau a tout de même remarqué que ses premiers épis étaient plus petits cette saison.
«Mais avec la récente pluie, les prochains qui s’en viennent seront plus grands», assure le propriétaire de la Ferme Marineau.
Ce dernier trouve que depuis quelques années, les printemps québécois sont de plus en plus «rock and roll» pour les agriculteurs.
«On ne sait plus à quoi s’en tenir. Il peut faire 30°C en mars et -2°C en mai», s’étonne l’agriculteur de quatrième génération.
Il ajoute qu’il ne peut pas se permettre d’avoir une mauvaise récolte de maïs, car les Québécois ne peuvent pas s’en passer.
«Les samedis du mois d’août sont des grosses journées pour fournir toutes les épluchettes de blé d’Inde», dit-il.
IRRIGATION
Pour combattre la sécheresse et sauver sa récolte, l’agricultrice Chantale Gagnon a dû irriguer ses champs de L’Assomption nuit et jour cet été.
«Nous avons travaillé très fort pour offrir un maïs adéquat, et d’autres cultures ont été mises en tablettes pour sauver notre principale récolte», explique la copropriétaire des Récoltes Hervieux.
Ainsi, ses courges et ses citrouilles ont reçu un peu moins d’amour cet été, dit-elle, et seront un peu en retard. Peu importe qu’il soit plus petit cet été, la popularité du maïs à la Ferme Quinn ne se démentait pas hier, alors que les cueilleurs croquaient à pleines dents dans les épis encore crus dans les champs.