Les ratés discutés en comité d’urgence
OTTAWA | Bien au fait des problèmes vécus par plus de 80 000 fonctionnaires, le gouvernement fédéral a tenu cette semaine un comité parlementaire d’urgence pour faire la lumière sur le fiasco provoqué par le nouveau système de paye.
Des députés revenus à Ottawa en plein coeur de l’été ont cuisiné pendant plus de deux heures les hauts fonctionnaires de Services publics et Approvisionnement Canada, responsables de la mise en oeuvre de Phénix. Le programme devrait aussi faire l’objet d’un audit du Vérificateur général du Canada, à la demande de la ministre Judy Foote.
Devant le comité, jeudi, la sous-ministre de Services publics et Approvisionnement, Marie Lemay, a défendu ce nouveau système adopté par le gouvernement Harper et mis en oeuvre au début de l’année par le gouvernement Trudeau.
Elle a indiqué que le déploiement de Phénix avait nécessité six années de préparation par le ministère et d’autres ministères, ainsi que par IBM, le fournisseur responsable de la configuration et de l’exécution de Phénix.
«Plus de 16000 scénarios de paye différents ont été mis à l’essai pour assurer le bon fonctionnement du logiciel», at-elle souligné.
CALENDRIER
Devant l’ampleur de la crise, les députés de l’opposition ont fait valoir que le lancement en deux phases du système aurait sans doute dû être reporté. La sous-ministre a précisé que le calendrier original avait déjà été modifié pour permettre d’autres mises à l’essai, reportant ainsi le premier déploiement d’octobre à février et le second de décembre à avril.
«En décembre, les résultats positifs des essais et la revue d’une tierce partie ont confirmé la décision d’aller de l’avant avec la mise en oeuvre du système», a-t-elle dit.
Le 24 février dernier, Phénix a ainsi été déployé pour 120000 employés de 34ministères, et, le 9 mars, le système a distribué ses premiers chèques de paye. Le 21 avril, 67 ministères de plus ont participé au deuxième déploiement.
MAUVAISE FORMATION
La sous-ministre attribue notamment les ratés du système à une mauvaise planification de la formation des employés à l’utilisation de Phénix.
«Il est évident que nous avons sous-estimé le temps nécessaire pour que les utilisateurs soient formés et à l’aise avec le système», a-t-elle fait valoir.
L’adjoint de la sous-ministre, Gavin Liddy, a pour sa part indiqué que le fait de reporter le lancement de la seconde phase de Phénix et de continuer en parallèle avec l’ancien système aurait aussi comporté des risques importants dans le transfert de données.