Le Journal de Montreal

L’achat local, la tendance de l’heure

Les Québécois consomment autant les aliments que d’autres produits de façon écorespons­able

- Diane Tremblay @tremblay_jdeq diane.tremblay @quebecorme­dia.com

QUÉBEC | L’intérêt pour la consommati­on locale est grandissan­t au Québec. D’après les statistiqu­es, près de 10,9 % de la population dépense en moyenne 100 $ par semaine pour l’achat de produits alimentair­es locaux.

Parmi les produits du Québec qui trônent en haut de la liste des articles les plus populaires dans les paniers d’épicerie, on trouve les fraises, en abondance sur les tablettes des supermarch­és.

En fait, selon le Baromètre de la consommati­on responsabl­e, les fraises cultivées localement arrivent en tête de liste des produits alimentair­es dans le palmarès des produits écorespons­ables achetés le plus souvent par les Québécois.

Selon le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ), qui tente de favoriser l’achat local, les fruits et légumes consommés dans la province parcourent en moyenne de 3000 à 5000 kilomètres avant d’arriver dans votre assiette. Toujours d’après le MAPAQ, il serait possible de réduire de 5 à 10 fois la distance parcourue, en achetant localement.

VIRAGE BIEN SENTI

L’idée qu’acheter local est sain pour la santé, écologique et parfois plus économique (mais pas toujours...) fait son chemin. Selon le Baromètre de la consommati­on responsabl­e, neuf produits alimentair­es figurent au top 20 des produits écorespons­ables achetés le plus souvent au Québec.

Outre les produits de commodité comme le papier hygiénique fait de papier recyclé, les consommate­urs sont de plus en plus nombreux à se procurer des fraises, des tomates et des pommes produites localement.

La consommati­on locale semble donc connaître une importante progressio­n au Québec. Les statistiqu­es du Baromètre publié en 2015 témoignent de cette tendance de fond. La consommati­on locale récoltait 72,8 points, contre 69,1 en 2010, dans les intentions des consommate­urs.

LE COÛT DE L’ACHAT LOCAL

«On voit qu’il y a eu un virage. On ne le sent pas seulement dans les produits alimentair­es, mais aussi dans d’autres catégories de produits», affirme Fabien Durif, directeur de l’Observatoi­re de la consommati­on responsabl­e et coauteur du Baromètre.

Le «vert», qui était en vedette il y a quelques années, perd du terrain au profit de la consommati­on locale, ce qui est plus qu’un outil de marketing, estime l’expert. «Il y a une conscienti­sation sociale qui se traduit par des changement­s profonds de la part des consommate­urs», a ajouté M. Durif.

Le coût des produits reste toutefois un élément sensible, avance Desjardins qui a publié une étude économique à ce sujet l’année dernière.

Payer le moins cher possible reste le principal facteur dans la prise de décision, dans une proportion de 67%. Acheter un produit bon pour la santé et acheter un produit d’une marque connue arrivent respective­ment en deuxième et troisième places. De plus, il y a une certaine limite à ce qu’on peut produire au Québec. Le cacao, le café et le thé représenta­ient près de 10,3 % des importatio­ns du Québec en 2014.

 ??  ?? La viande arrive septième au palmarès des produits écorespons­ables achetés le plus souvent par les consommate­urs.
La viande arrive septième au palmarès des produits écorespons­ables achetés le plus souvent par les consommate­urs.
 ??  ?? FABIEN DURIF Expert
FABIEN DURIF Expert
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada