Le Journal de Montreal

Son père a dû montrer aux peintres comment sabler

L’entreprise qui emploie des étudiants s’est engagée à rembourser en partie les travaux

- AMÉLIE ST-YVES

SAINT-ALEXIS-DES-MONTS | Une femme de la Mauricie doit recommence­r elle-même les travaux sur sa maison centenaire parce que les ouvriers de l’entreprise qu’elle a engagée ont bâclé la peinture.

«Il n’y en a pas un qui connaissai­t ça, lance le père de la jeune propriétai­re, Richard Audet. Ils avaient quelque chose comme trois grattoirs, une échelle et une ponceuse de cinqpouces pour faire une maison», dit l’homme qui s’est finalement mis à surveiller les travaux lorsque sa fille Krystel était au travail à Trois-Rivières.

Deux semaines après l’arrivée des employés de Peintres étudiants chez Krystel Audet, il y avait des gouttes de peintures jusque sur les escaliers, les moustiquai­res, la poubelle et le toit. De grandes coulisses épaisses étaient répandues sur les murs extérieurs. Les écailles de vieille peinture s’empilaient dans le gazon et étaient emportées par le vent chez les voisins.

Aux dires de la jeune propriétai­re, l’entreprise n’a jamais envoyé de superviseu­r pour s’assurer que le grattage, le sablage et la peinture des murs extérieurs étaient faits adéquateme­nt par les étudiants ouvriers.

«Mon père leur a montré comment sabler. Rendu là, ce n’est pas drôle!» souligne Krystel Audet.

L’ENTREPRISE SE DÉFEND

Après plusieurs appels, Le Journal a réussi à joindre une porte-parole de l’entreprise Peintres étudiants, Kendra Bolton.

«Il y a eu de la mauvaise communicat­ion. On ne veut choquer personne», a-t-elle dit en anglais, à partir de Montréal.

L’entreprise avait finalement dit qu’elle rembourser­ait au moins 500 $ des 1000 $ déboursés par Krystel Audet pour les travaux effectués jusqu’à présent, mais la propriétai­re n’a toujours pas vu cet argent.

La valeur totale du contrat était de 3637 $, mais il y a eu rup- ture avant la fin des travaux. Krystel Audet avait par ailleurs déjà tenté sans succès d’obtenir une partie du remboursem­ent avant de faire appel au Journal.

Kendra Bolton affirme que les étudiants engagés reçoivent la formation adéquate et que des superviseu­rs qualifiés surveillen­t le travail, contrairem­ent au témoignage de Krystel Audet et de son père.

VÉRIFICATI­ONS

Krystel et Richard Audet croient que le problème relève peut-être davantage du franchisé mauricien que de l’entreprise.

«Je ne comprends pas qu’il y ait un numéro de RBQ [Régie du bâtiment du Québec]! Il n’y a personne qui va donner une licence de RBQ à quelqu’un qui travaille comme ça! Ça ne se peut pas», soutient M. Audet.

À la RBQ, on explique que la licence est donnée à un entreprene­ur et non à ses ouvriers personnell­ement.

«C’est la responsabi­lité de l’entreprene­ur d’engager des ouvriers capables de faire le travail», explique le porte-parole de la RBQ, Sylvain Lamothe.

Après deux semaines de difficulté­s, Krystel et son père ont réussi à faire venir sur les lieux le gérant de la franchise Peintres étudiants de la Mauricie, qui s’est engagé à nettoyer.

«Je le sais ce que je vais faire de mes vacances. Je vais gratter ma maison, sabler ma maison et la peinturer!» soupire-t-elle.

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Krystel Audet est découragée de constater le résultat des travaux sur sa maison centenaire de Saint-Alexis-des-Monts.
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RICHARD AUDET Père

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