L’été 1914 dans la campagne anglaise
Après son succès de librairie La dernière conquête du major Pettigrew, la pétillante écrivaine britannique Helen Simonson signe L’été avant la guerre, une magnifique histoire se déroulant dans la campagne anglaise en 1914. Tout ce qu’on aime de la vieille
Sur le gazon fraîchement tondu, la gentry de Rye, petite ville anglaise, se prépare pour un pique-nique. Beatrice Nash, 23 ans, récemment débarquée pour prendre le poste de professeur de latin, y voit l’occasion de faire connaissance avec les personnalités locales. Béatrice est orpheline de mère et a grandi auprès de son père, un universitaire qu’elle a accompagné dans ses voyages.
À Rye, Beatrice est chaperonnée par une Anglaise excentrique, Agatha Kent, qui a des idées progressistes. Ses deux neveux, Daniel et Hugh, qui habitent avec elle, adoptent vite la nouvelle venue. Hugh a un faible pour elle, mais Beatrice veut rester célibataire: elle rêve de devenir écrivaine. Mais ce sont deux choix difficiles, surtout quand le pays entre en guerre.
«Écrire un deuxième roman représente toujours un défi. Tout le monde dans ma famille, après le succès du premier, se demandait si j’allais être capable d’en faire un autre. C’était un choc pour nous tous de voir que j’étais désormais publiée!» raconte Helen, en entrevue de la campagne près de New York, où elle habite désormais.
«C’était réconfortant pour moi de rentrer à la maison, dans ma petite ville de Rye, dans l’East Sussex, par l’écriture. Je pouvais utiliser la géographie et le paysage comme point de départ. Rye est une ville très littéraire: Henry James y a vécu, Radclyffe Hall, E. F. Benson, Virginia Woolf, Rudyard Kipling aussi. J’ai lu leurs livres, adolescente, quand je vivais à Rye. Je voulais en quelque sorte rendre hommage à ces écrivains qui ont été tellement significatifs pour moi: il y a beaucoup de références littéraires dans mon roman.»
« MODERNE ET FRAGILE »
Helen Simonson était particulièrement intéressée par l’écriture d’Henry James, qui a vécu à Rye pendant l’époque édouardienne. «C’était une époque de modernité dans les arts, la technologie, le téléphone, les automobiles, les avions. Tout a été écrasé par la Première Guerre mondiale: c’était une ère moderne et fragile en même temps.»
Tous ces éléments se sont rassemblés et la famille Kent est née dans son imaginaire, de même que cette jeune enseignante fraîchement débarquée. «Je n’avais pas réalisé, en commençant mon projet, à quel point les romans historiques nécessitent du travail: on ne peut pas inventer des faits, il faut faire des recherches. Ça m’a demandé plus de deux ans de recherches pour écrire ce roman. Et, éventuellement, il faut sortir de la bibliothèque, mettre toute cette recherche de côté et écrire une histoire en espérant que les détails surgissent correctement.»
Son livre est loin d’être un traité d’histoire difficile à avaler: son écriture délicate et poétique dépeint parfaitement l’atmosphère d’avant-guerre, les métaphores qu’elle utilise ajoutent des couleurs uniques au récit et les personnages, raffinés, ne manquent pas d’esprit ni d’humour.
Béatrice est brillante, avant-gardiste et intéressante. «C’est Agatha Kent qui est apparue la première, et je suis plus près d’elle en âge que de Béatrice. Ça m’a pris un moment pour établir un lien avec Béatrice – ça fait un moment que j’ai eu 23 ans! Mais je l’ai trouvé: c’est une jeune femme désargentée, et c’est quelque chose dont je me souviens. Elle est également très scolarisée, ce qui fait que les jeunes gens veulent l’épouser, mais à condition qu’elle n’en impose pas trop...»