Le Journal de Montreal

Une semaine inoubliabl­e

Kristina Kucova a vécu les plus beaux moments de sa carrière au stade Uniprix

- JESSICA LAPINSKI

Les grands tournois de tennis ont écrit quelques-uns des plus beaux contes de fées du sport. Cette semaine à Montréal, Cendrillon s’appelait Kristina Kucova et malgré qu’elle n’ait jamais figuré parmi les 100 meilleures au monde, elle a battu deux des favorites de la Coupe Rogers.

Samedi dernier, Kucova était l’une des 48 joueuses qui tentaient d’obtenir leur billet pour le grand tableau du tournoi. Un week-end normal pour la Slovaque, qui ne possède pas un classement suffisant pour entrer directemen­t dans les grands tournois.

Une semaine plus tard, elle s’est retrouvée en demi-finale d’un tournoi de catégorie Premier 5, sa première dans un événement de cette ampleur.

Il aura fallu une Madison Keys au sommet de son art pour venir à bout de la qualifiée. Ni Carla Suarez Navarro, ni Eugenie Bouchard, ni Johanna Konta n’avaient trouvé la solution à l’énigme Kucova, qui a remporté six matchs de suite à Montréal.

À 26 ans, ce parcours est le fruit de beaucoup de sacrifices pour Kucova, qui était 121e au monde avant d’amorcer la semaine.

Elle ne le cache pas: à force d’essuyer les échecs en qualificat­ions, elle a déjà songé à tout arrêter.

«Des fois, vous avez des émotions négatives qui surgissent après des défaites ou des blessures, ou encore par rapport à des problèmes dans votre vie, a-t-elle raconté, vendredi. Mais j’ai toujours adoré le tennis. J’ai toujours cru en moi. C’est pourquoi j’ai continué à me battre.»

SOMMES PRÉCIEUSES

Sa semaine de rêve au stade Uniprix lui permettra de percer le top 80, demain. Sa victoire face à Bouchard jeudi l’avait déjà assurée d’une place parmi les 100 meilleures.

Son parcours lui fera aussi toucher plus de 121000$, soit le quart de ses bourses en carrière. Des sous précieux pour une fille habituée de graviter sur le circuit Challenger, où les montants sur les chèques à la fin de la semaine sont de loin inférieurs.

Pas étonnant donc qu’on l’ait vue si émotive sur le terrain après chacune de ses victoires.

«Tout ceci signifie beaucoup pour moi, a-t-elle confié. Mais ces succès n’appartienn­ent pas uniquement à moi. Ils appartienn­ent aussi à ma famille. Surtout à mes parents et à ma soeur, qui m’ont amenée à jouer au tennis quand j’étais très jeune.»

COUP DE POUCE DU QUÉBEC

Ces succès appartienn­ent également en partie à son amie québécoise Geneviève Demers.

On les a vues se serrer dans les bras l’une de l’autre après le triomphe de Kucova aux dépens d’Eugenie Bouchard jeudi. Demers a accompagné la Slovaque tout au long du tournoi.

Les deux filles se sont rencontrée­s à Québec il y a deux ans. Demers était responsabl­e de l’équipe slovaque lors de la confrontat­ion de Coupe Fed disputée dans la Vieille Capitale.

Demers n’est pas une entraîneus­e, mais sans son soutien, Kucova n’aurait peut-être pas connu cette merveilleu­se semaine.

«Elle m’a aidée en dehors du terrain. Elle m’a aidée à chasser mes mauvaises idées», a affirmé la demi-finaliste.

«J’ai toujours voulu obtenir ce genre de résultat, a-t-elle poursuivi. J’espère que ce ne sera pas la dernière fois.»

Pour Kucova, la vie normale reprendra aujourd’hui. Mais après cette semaine de rêve, elle ne sera plus jamais vraiment normale.

Kucova n’a peut-être pas connu beaucoup de succès sur le circuit de la WTA, mais elle revendique dix titres Challenger en simple et cinq autres en double.

La Slovaque est devenue la première qualifiée en 20 ans à disputer les demifinale­s à Montréal. L’Américaine Kimberly Po était la dernière. Jamais une athlète issue des qualificat­ions n’a joué la finale.

 ??  ?? Kristina Kucova a été une des révélation­s de la Coupe Rogers.
Kristina Kucova a été une des révélation­s de la Coupe Rogers.

Newspapers in French

Newspapers from Canada