Le Journal de Montreal

Les travaux ralentis par l’état des routes

L’avance prise durant l’hiver a fondu à cause de contrainte­s de transport imposées par Québec et Ottawa

- Christophe­r Nardi @ChrisGNard­i christophe­r.nardi@quebecorme­dia.com

La constructi­on du nouveau pont Champlain subit des retards et des coûts additionne­ls parce que le constructe­ur n’a pas le droit de transporte­r la majorité de ses matériaux lourds par camion.

Le mauvais état des routes et des viaducs du Québec ne donnent pas des maux de tête qu’aux automobili­stes.

Au début de la constructi­on du nouveau pont Champlain, le consortium Signature sur le Saint-Laurent (SSL) prévoyait transporte­r par camion toutes les pièces du pont préfabriqu­ées au Québec et aux États-Unis. Celles-ci peuvent peser jusqu’à 80 tonnes. Cette option était la plus économique et la plus flexible, selon SSL.

Or, Québec et Ottawa ont rapidement fait tomber ce plan à l’eau en imposant une série de contrainte­s sur le poids des charges transporté­es par le consortium sur les infrastruc­tures routières provincial­es et fédérales.

«On aurait voulu passer 100% de nos chargement­s par la route, mais l’état des infrastruc­tures au Québec fait qu’on ne peut le faire […] Nous avons donc été appelés à changer fondamenta­lement notre stratégie de transports et voir comment on pouvait utiliser davantage le fleuve Saint-Laurent et les voies ferrées», a indiqué Daniel Genest, directeur de la coordinati­on chez SSL.

«On avait pris une certaine avance sur la constructi­on de la portion haubanée, mais le changement [dans notre stratégie de transports] fait qu’on a perdu cette avance et on commence à avoir des retards […] La nouvelle solution hybride coûte plus cher que notre première soumission, donc c’est clair que ça va coûter plus cher pour le volet transport», a continué M. Genest.

ÉTÉ CHAUD

SSL, qui doit maintenant se tourner vers le transport maritime, rencontre toutefois un autre obstacle sur sa route: la météo des derniers mois.

Les importante­s chaleurs vécues cet été et la rareté de la pluie ont fait baisser le niveau de l’eau du fleuve. Cela a un impact important sur le poids qui peut être transporté par une barge sur le chantier sans que celle-ci touche le fond de l’eau.

«Lorsqu’on installe des pièces du pont sur des barges, le poids fait descendre le bateau dans l’eau. On prévoyait initialeme­nt transporte­r huit segments de béton par barge, mais à cause de l’été exceptionn­el qu’on a eu, on a dû réduire ce nombre à six», a expliqué M. Genest.

Il assure tout de même que l’échéancier global du projet de 4,24 milliards de dollars est toujours respecté.

 ??  ?? Cette illustrati­on montre la forme finale que prendra le nouveau pont Champlain à son inaugurati­on, prévue pour le 1er décembre 2018. La structure de 3,4 km de long aura une durée de vie de 125 ans, promet le constructe­ur SNC-Lavalin.
Cette illustrati­on montre la forme finale que prendra le nouveau pont Champlain à son inaugurati­on, prévue pour le 1er décembre 2018. La structure de 3,4 km de long aura une durée de vie de 125 ans, promet le constructe­ur SNC-Lavalin.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada