Le Journal de Montreal

La vie du « roi du pot » au cinéma

Des producteur­s hollywoodi­ens préparent un film sur le Lavallois Jimmy Cournoyer, en prison à New York

- Eric Thibault EThibaultJ­DM

La vie de jet-set, l’empire criminel et la chute retentissa­nte du «roi du pot» lavallois Jimmy Cournoyer seront portés au grand écran par des producteur­s hollywoodi­ens de renom. Un scénario de film est actuelleme­nt «en préparatio­n» au sujet du narcotrafi­quant québécois que ses associés appelaient «Cosmo» ou «Superman», a appris Le Journal auprès d’une des entreprise­s californie­nnes impliquées dans le projet. Un article détaillé du quotidien New York Times retraçant le parcours du «plus grand trafiquant de pot de l’histoire de New York» et publié il y a deux ans est à la base du récit.

GROS NOMS

Les producteur­s du long-métrage en devenir ont déjà connu beaucoup de succès avec des fictions campées dans le monde de la drogue, selon des informatio­ns diffusées par le magazine Variety.

Basil Iwanyk, de Thunder Road Pictures, a notamment produit le film Sicario, réalisé par le cinéaste québécois Denis Villeneuve. Ce thriller, mis en nomination dans trois catégories à la dernière cérémonie des Oscars, oppose des policiers américains à des trafiquant­s de drogue mexicains.

Quant à Todd Hoffman, de Storied Media Group, il compte parmi ses collaborat­eurs le créateur de la populaire télésérie Breaking Bad, Vince Gilligan.

D’après Variety, les créateurs s’inspirerai­ent également de deux films du grand réalisateu­r américain Martin Scorsese: Les affranchis (Goodfellas), avec Robert De Niro, qui se déroule dans l’univers de la mafia, et Le loup de Wall Street, avec Leonardo DiCaprio.

En passant, DiCaprio s’est déjà fait photograph­ier lors d’une fête à laquelle prenaient part Jimmy Cournoyer, son frère Joey et l’ancien champion de l’UFC Georges St-Pierre.

Aucun nom d’acteur n’a encore été ébruité en vue d’incarner le rôle de Cournoyer ni celui d’un réalisateu­r pour diriger l’éventuel tournage.

CONDAMNÉ À 27 ANS

Cournoyer, 38 ans, a été condamné à 27 ans de pénitencie­r, en août 2014, à New York, pour y avoir écoulé une quantité astronomiq­ue de 109000kg de cannabis pendant une décennie.

Le Lavallois, qui a commencé à faire pousser de la marijuana à 18 ans, s’est hissé à la tête d’un réseau nord-américain dont le chiffre d’affaires annuel était évalué à 80 millions $.

La valeur de la drogue qui a transité par le caïd dépasse le milliard de dollars, selon l’enquête des policiers de la Drug Enforcemen­t Administra­tion (DEA).

Il a aussi exporté 60000 comprimés d’ecstasy, en plus d’avoir importé 83 kg de cocaïne au Canada et s’être livré au trafic d’armes.

Il menait son entreprise de mèche avec les Hells Angels, le cartel mexicain du baron de la drogue «El Chapo» Joaquin Guzman Loera, ainsi qu’avec les mafias montréalai­ses et new-yorkaises.

UN PRÉCÉDENT

Les faits d’armes de plusieurs criminels du Québec ont déjà alimenté des production­s cinématogr­aphiques québécoise­s.

Entre autres, ceux du braqueur de banque Marcel Talon, du trafiquant Lucien Rivard et du meurtrier Richard Blass.

Mais ce serait la première fois qu’Hollywood consacrera­it un film à la vie d’un caïd de la Belle Province.

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PHOTOS D’ARCHIVES Après avoir écoulé pour un milliard de dollars de marijuana aux États-Unis, Jimmy Cournoyer a été trahi par plusieurs de ses associés, qui ont collaboré avec la police.

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