La vie du « roi du pot » au cinéma
Des producteurs hollywoodiens préparent un film sur le Lavallois Jimmy Cournoyer, en prison à New York
La vie de jet-set, l’empire criminel et la chute retentissante du «roi du pot» lavallois Jimmy Cournoyer seront portés au grand écran par des producteurs hollywoodiens de renom. Un scénario de film est actuellement «en préparation» au sujet du narcotrafiquant québécois que ses associés appelaient «Cosmo» ou «Superman», a appris Le Journal auprès d’une des entreprises californiennes impliquées dans le projet. Un article détaillé du quotidien New York Times retraçant le parcours du «plus grand trafiquant de pot de l’histoire de New York» et publié il y a deux ans est à la base du récit.
GROS NOMS
Les producteurs du long-métrage en devenir ont déjà connu beaucoup de succès avec des fictions campées dans le monde de la drogue, selon des informations diffusées par le magazine Variety.
Basil Iwanyk, de Thunder Road Pictures, a notamment produit le film Sicario, réalisé par le cinéaste québécois Denis Villeneuve. Ce thriller, mis en nomination dans trois catégories à la dernière cérémonie des Oscars, oppose des policiers américains à des trafiquants de drogue mexicains.
Quant à Todd Hoffman, de Storied Media Group, il compte parmi ses collaborateurs le créateur de la populaire télésérie Breaking Bad, Vince Gilligan.
D’après Variety, les créateurs s’inspireraient également de deux films du grand réalisateur américain Martin Scorsese: Les affranchis (Goodfellas), avec Robert De Niro, qui se déroule dans l’univers de la mafia, et Le loup de Wall Street, avec Leonardo DiCaprio.
En passant, DiCaprio s’est déjà fait photographier lors d’une fête à laquelle prenaient part Jimmy Cournoyer, son frère Joey et l’ancien champion de l’UFC Georges St-Pierre.
Aucun nom d’acteur n’a encore été ébruité en vue d’incarner le rôle de Cournoyer ni celui d’un réalisateur pour diriger l’éventuel tournage.
CONDAMNÉ À 27 ANS
Cournoyer, 38 ans, a été condamné à 27 ans de pénitencier, en août 2014, à New York, pour y avoir écoulé une quantité astronomique de 109000kg de cannabis pendant une décennie.
Le Lavallois, qui a commencé à faire pousser de la marijuana à 18 ans, s’est hissé à la tête d’un réseau nord-américain dont le chiffre d’affaires annuel était évalué à 80 millions $.
La valeur de la drogue qui a transité par le caïd dépasse le milliard de dollars, selon l’enquête des policiers de la Drug Enforcement Administration (DEA).
Il a aussi exporté 60000 comprimés d’ecstasy, en plus d’avoir importé 83 kg de cocaïne au Canada et s’être livré au trafic d’armes.
Il menait son entreprise de mèche avec les Hells Angels, le cartel mexicain du baron de la drogue «El Chapo» Joaquin Guzman Loera, ainsi qu’avec les mafias montréalaises et new-yorkaises.
UN PRÉCÉDENT
Les faits d’armes de plusieurs criminels du Québec ont déjà alimenté des productions cinématographiques québécoises.
Entre autres, ceux du braqueur de banque Marcel Talon, du trafiquant Lucien Rivard et du meurtrier Richard Blass.
Mais ce serait la première fois qu’Hollywood consacrerait un film à la vie d’un caïd de la Belle Province.