Le Journal de Montreal

L’UPA réclame une nouvelle stratégie agroalimen­taire

L’union dénonce la lenteur du gouverneme­nt Couillard

- PIERRE COUTURE

L’Union des producteur­s agricoles (UPA) du Québec dénonce la lenteur du gouverneme­nt Couillard, qui tarde à présenter sa nouvelle stratégie de l’agroalimen­taire.

«Le temps passe et on est devant le néant. Il faut que ça bouge. Le gouverneme­nt n’a aucune vision cohérente actuelleme­nt», a indiqué au Journal le président de l’UPA, Marcel Groleau.

Le puissant syndicat agricole déplore que le gouverneme­nt du Québec prenne des décisions «à la pièce» actuelleme­nt sans se référer à un plan de match clair et précis dans le secteur de l’agroalimen­taire québécois.

«C’était pourtant un engagement annoncé lors du dernier budget du ministre des Finances Carlos Leitao en mars dernier», rappelle le grand patron de l’UPA.

Ce dernier soutient que l’industrie de l’agroalimen­taire est incontourn­able au Québec, générant une activité économique de 35 milliards $ en incluant le secteur de la distributi­on.

Parmi les priorités identifiée­s par le milieu agricole, on note l’augmentati­on des investisse­ments des entreprise­s, notamment dans la recherche et le développem­ent, et la pénurie de maind’oeuvre qui fait mal à de nombreux producteur­s.

AUTOMNE CHAUD

Des délégués de l’UPA, qui participai­ent hier à Lévis à une journée de la rentrée, ont convenu que l’automne sera «chaud» au Québec alors que de nombreux dossiers impliquant le monde agricole piétinent.

Chiffres à l’appui, l’UPA est d’avis que Québec doit investir davantage dans le secteur agroalimen­taire alors que l’écart dans les dépenses en immobilisa­tion avec l’Ontario ne cesse de s’agrandir.

Du côté du gouverneme­nt fédéral, l’UPA s’attend à ce que l’épineux dossier du lait diafiltré connaisse une fin heureuse.

Les producteur­s de lait exigent depuis des mois des gestes concrets de la part d’Ottawa.

LAIT DIAFILTRÉ

Selon l’UPA, les producteur­s de lait ont perdu l’an dernier des revenus estimés à plus de 220 millions $ alors que le fédéral permet aux grands transforma­teurs canadiens d’acheter des produits laitiers de forte teneur en protéines en provenance des États-Unis.

Ce lait diafiltré américain sert ensuite à la production de yogourt et de fromage au détriment du lait diafiltré canadien pourtant disponible auprès des producteur­s.

Le diafiltré américain est en ce moment reconnu comme un simple «ingrédient» par Ottawa lorsqu’il franchit la frontière, n’étant pas soumis au système de la gestion de l’offre au Canada pour le lait, les oeufs et la volaille.

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