Le Journal de Montreal

Funéraille­s…

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Je me suis senti interpellé par le fait que la famille Provencher voulait vivre la cérémonie dans l’intimité.

Bien que la disparitio­n de Cédrika ne fût pas la seule des dernières décennies, j’ai la forte impression que c’est cette dernière qui aura marqué l’imaginaire d’une population tout entière. Bien au-delà de la localité où se sont produits les événements, c’est nous tous qui aurons vécu sur le bout de nos sièges les développem­ents et aboutissem­ents de cette triste histoire.

Dès les premiers jours, ce sont les membres de la famille qui ont pris toute la place médiatique, nous demandant appui et soutien afin de la retrouver. Au fil du temps, journalist­es et avocats ont été mis à contributi­on afin de trouver des indices pouvant tous nous mener à ces possibles retrouvail­les collective­s.

Nous avions tous en poche le Pagette de Claude Poirier, espérant l’appel qui nous mènerait à elle.

C’est une collectivi­té qui a vécu ces moments difficiles. C’est cette disparitio­n qui aura changé notre façon de voir et d’agir dans nos propres voisinages. C’est une collectivi­té entière qui regarde aujourd’hui, de façon plus attentive, ce qui se passe dans nos parcs, par exemple.

La famille nous a demandé du soutien et notre aide. J’aurais voulu que cette famille nous redonne l’opportunit­é, à nous aussi, de faire notre deuil collectif. Nous avons aussi besoin de fermer la page… Nous étions là pour elle… pour eux. Le père et le grandpère de Cédrika ont tellement été présents dans les médias que j’ai l’impression de les connaître, d’avoir vécu ces moments avec eux. J’aurais voulu qu’ils nous redonnent cet amour en nous laissant, nous aussi, dire un dernier adieu à celle qui aura marqué à jamais notre collectivi­té.

Paul Lupien

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