Le Journal de Montreal

L’AGP n’existe plus

L’Associatio­n des golfeurs profession­nels du Québec a fait faillite

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM

Aux prises avec de sérieuses difficulté­s financière­s, l’Associatio­n des golfeurs profession­nels du Québec (AGP) battait de l’aile depuis le printemps. Voilà qu’elle a finalement piqué du nez en déclarant officielle­ment faillite.

L’AGP a d’ailleurs annoncé sa mort sur la page d’accueil de son site web, hier, en publiant la note suivante: «1927-2016. Merci à tous! À la prochaine, nous l’espérons…»

«C’est terminé, a confirmé le président Rémi Bouchard. Il fallait se rendre à l’évidence, nous n’avions pas d’autre choix que de prendre cette décision.»

L’associatio­n fondée en 1927, qui comptait plus de 500 membres, éprouvait de lourds problèmes de liquidités. Malgré la vente de son quartier général à Saint-Jean-sur-Richelieu, pour 750 000 $, elle restait dans le rouge avec des coffres vides et des dettes frôlant les six chiffres.

«Nous avons payé tout ce que nous devions payer. Mais on ne pouvait pas emprunter, parce que nous n’avions plus d’actifs, a expliqué Bouchard. Il n’y avait plus aucune solution.

«Quand ce n’est plus rentable, que les revenus sont en baisse et que les dépenses sont croissante­s, ça pète», a-t-il ensuite illustré.

L’hiver dernier, l’AGP en était venue à une entente avec son ancien directeur général, Jean Trudeau, pour lui léguer l’organisati­on des tournois.

Ceux-ci étaient auparavant une méthode efficace pour renflouer les coffres, mais elle s’était toutefois essoufflée au fil des ans. «Les tournois n’étaient pas vraiment la vache à lait de l’associatio­n. Nous avions de bons revenus, mais il y avait aussi énormément de dépenses.»

TRUDEAU STUPÉFAIT

Après 25 années de service, Trudeau a donc fondé le Circuit Canada Pro Tour en avril. Pour honorer son contrat, l’AGP devait lui verser une quittance de plusieurs dizaines de milliers de dollars annuelleme­nt jusqu’en 2022. Une note qu’elle était dorénavant incapable de payer.

«J’ai appris cette nouvelle avec stupéfacti­on», a affirmé Trudeau en conversati­on téléphoniq­ue alors que son circuit a fait escale cette semaine à Saint-Georges, en Beauce, pour l’Omnium Manac.

«Je connais cette associatio­n comme le fond de ma poche.

«Si la situation avait été aussi pire, je n’aurais jamais signé un contrat jusqu’en 2022, la sachant incapable de payer. Nous avons négocié durant des mois pour en venir à une entente signée le 5 avril avec une quittance complète de six ans.»

LES CAUSES CONNUES LE 8 SEPTEMBRE

Les conclusion­s du rapport du syndic de faillite seront dévoilées le 8 septembre. «Les états financiers de 2015 parlent d’eux-mêmes. On saura toutes les causes de cette faillite. Les membres du conseil d’administra­tion sont intègres. Je n’ai aucune inquiétude face à ma crédibilit­é», a conclu Bouchard.

Les membres de la défunte AGP du Québec sont pris en charge par la PGA du Canada depuis plusieurs semaines. Le conseil d’administra­tion de l’associatio­n nationale décidera du sort des golfeurs québécois. Pour l’instant, ils sont servis par un représenta­nt unilingue anglophone.

La PGA du Canada pourrait décider d’ouvrir un bureau sur le territoire québécois ou octroyer une nouvelle licence. Sa décision sera connue au cours de l’automne.

Entre-temps, les golfeurs profession­nels ont déjà reçu leur avis de cotisation pour 2017. Une facture à payer au plus tard le 1er novembre.

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«Quand ce n’est plus rentable, que les revenus sont en baisse et que les dépenses sont croissante­s, ça pète», a illustré hier Rémi Bouchard pour expliquer la faillite de l’Associatio­n des golfeurs profession­nels du Québec, dont il est le président.
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