Une vraie piste de course
Trois grands excès de vitesse captés en une heure sur la route campagne à la sortie du circuit Sanair
SAINT-PIE | Un rang de la Montérégie se transforme en piste de course illégale chaque vendredi pendant et après les épreuves d’accélération du circuit Sanair. En une heure, Le Journal a constaté trois grands excès de vitesse, dont une voiture qui roulait à 178 km/h.
Depuis plusieurs années, des résidents du Grand rang Saint-François à Saint-Hyacinthe voient régulièrement des voitures circuler à plus de 140 km/h devant leur résidence, eux qui sont situés sur une ligne droite de plus de six kilomètres où la limite de vitesse est de 90 km/h.
Plusieurs manoeuvres dangereuses ont été constatées par l’équipe du Journal pendant l’heure d’observation: dépassements successifs, dépassements illégaux sur une ligne continue double et risques de collisions frontales en raison d’une distance non sécuritaire.
DES MALADES
Julie Maranda, qui habite au Grand rang Saint-François depuis 13 ans, n’était pas surprise des vitesses captées par Le Journal. «Ce sont des malades, le chemin est tellement étroit ici, je roule à 100km/h et je trouve ça rapide», a dit la résidente.
Face aux vitesses excessives qu’elle constate depuis des années, une mère de famille a décidé de ne plus passer dans ce rang. Elle préfère effectuer un détour de 10km pour se rendre chez elle, à Saint-Pie.
«Où est la police? Je ne les vois jamais. L’autre fois, les voitures zigzaguaient, roulaient en fous, freinaient pour je ne sais quelle raison», a raconté Geneviève, qui a demandé de taire son nom de famille.
POLICE
Selon l’agent d’information de la SQ, Ingrid Asselin, il y aurait une présence policière constante les vendredis soirs.
«Il y a différentes façons d’utiliser un cinémomètre et ce n’est pas parce qu’une autopatrouille n’est pas stable qu’elle ne peut pas capter la vitesse de l’automobiliste fautif», a précisé la sergente Asselin.
SORTIES
Pour Judith, qui habite près de Sanair depuis seulement un an, le problème survient lorsqu’elle souhaite sortir de sa cour les vendredis soirs. «Je dois parfois attendre jusqu’à 5 minutes pour éviter de me faire tuer», a-t-elle relaté.
PROBLÈME CONNU
Selon le propriétaire de la piste de Sanair, Jacques Guertin, les gens qui roulent vite dans le rang sont surtout les spectateurs. Selon lui, les gens qui participent aux courses ont déjà eu leur dose d’adrénaline.
Les résidents rencontrés par Le Journal étaient unanimes et confirmaient qu’il y avait davantage de vitesse et de circulation le vendredi soir, mais que ce rang est malheureusement reconnu pour être une magnifique piste de course.
La police quant à elle affirme n’avoir reçu aucune plainte formelle de citoyens cette année concernant le problème de vitesse le vendredi soir sur la route 235.