Le Journal de Montreal

Esclave sexuelle de ses parents pendant quatre ans

La DPJ avait pourtant placé son frère et sa soeur

- Magalie lapointe Collaborat­ion spéciale

SAINT-HYACINTHE | Alors que la Direction de la protection de la jeunesse a retiré les deux plus vieux enfants d’un couple dès leur naissance, le troisième a dû subir un véritable calvaire sexuel pendant quatre ans.

Pendant leurs 11 années en couple, un homme de 38ans et une femme de 31ans de Beloeil ont eu trois enfants. Dès leur naissance, les deux premiers ont été placés en famille d’accueil en raison du risque que représenta­ient les parents.

Or, le troisième enfant du couple – une petite fille née en 2008 – a demeuré avec ses parents jusqu’à l’âge de quatre ans, puisqu’il n’y a pas eu de signalemen­ts.

Elle a vécu un véritable enfer sexuel.

Ses parents l’ont agressée à de multiples reprises, si bien qu’elle doit notamment vivre avec des séquelles psychologi­ques importante­s.

Après avoir reçu un signalemen­t, la DPJ a finalement retiré la fillette de la famille en 2012.

Dès les premières semaines dans sa nouvelle famille d’accueil, la fillette mimait comment sa maman et son papa touchaient à «sa minoune».

Elle imitait les sons et gestes d’une relation sexuelle et exécutait la «danse de la grenouille», ce qui a mené aux accusation­s contre les parents.

LA DPJ SE DÉFEND

Interrogée à savoir pourquoi elle n’a pas retiré la fillette dès sa naissance comme elle l’a fait pour les deux plus vieux, la DPJ a indiqué ne pas suivre à la trace les familles lorsqu’elles n’ont plus d’enfants sous leurs responsabi­lités.

«Vous savez, lorsqu’un enfant est retiré de la famille biologique, la DPJ peut, dans certains dossiers, se retirer. Il faut un nouveau signalemen­t pour savoir, premièreme­nt qu’il y a un nouvel enfant et s’il a besoin de protection», a dit Maryse Davreux, directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie.

PRISON

Les parents ont nié tous les faits et gestes évoqués par le tribunal.

L’homme a même dit au juge qu’il avait menti aux policiers lors de l’interrogat­oire parce qu’il était fatigué.

Pendant le procès, il a ajouté avoir déjà consulté un psychiatre pour savoir s’il était oui ou non un pédophile.

Le père de famille a été reconnu coupable hier de quatre chefs d’accusation à caractère sexuel. Quant à son exconjoint­e, elle a été reconnue coupable de trois chefs d’accusation à caractère sexuel.

Le couple sera de retour en cour le 6 décembre prochain pour connaître sa sentence.

Un rapport sexologiqu­e et présentenc­iel a été demandé par le juge Yves Morier.

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